Le programme d’efficacité énergétique Éconologis est de retour ! Pour une seizième année consécutive, deux conseillers de l’organisme Vivre en ville visitent gratuitement les logis afin d’en améliorer le confort et l’efficacité énergétique. Il suffit de respecter certaines conditions – ce qui est le cas de beaucoup d’étudiants.
Toc, toc, toc. À la porte de l’appartement, Nancy Tremblay et Teddy Deschampt se présentent. « Bonjour, nous sommes les deux conseillers dépêchés par Éconologis pour vous rendre visite », annonce la femme dans la trentaine. « Nous pouvons rentrer ? », enchaîne l’homme d’origine française dans la vingtaine, désignant du regard la grosse poche de hockey remplie de matériel qu’il transporte et dont il a visiblement hâte de se décharger.
Nous sommes chez Pierre et Stéphanie, un jeune couple d’étudiants louant un appartement dans le quartier Saint-Sauveur. « En fait, c’est un peu plus compliqué que cela, explique Pierre. Ici, ce n’est pas chez moi, même si je suis souvent rendu ici. Donc, on ne peut techniquement pas dire que j’habite ici. » Nancy opine du bonnet et prend des notes. C’est qu’avant de rentrer dans le vif du sujet, elle doit valider quelques informations.
Lesquelles ? Pour pouvoir profiter du programme Éconologis, vous devez être locataire ou propriétaire de votre domicile, et recevoir une facture d’énergie pour le chauffage principal de votre domicile. Surtout, le total de revenus de tous les occupants de votre domicile doit être inférieur au seuil de revenus admissibles (voir encadré).
Petit conseil pour les étudiants : donnez le montant total de vos revenus indiqué dans votre rapport d’impôt fédéral – la ligne 150. « Contrairement au provincial, les bourses ne sont pas considérées comme des revenus au fédéral », indique Teddy.
On commence !
Tous les indicateurs sont au vert : la visite peut commencer. Nancy et Teddy se promènent dans le 3 et demi, et y vont de leurs questions et commentaires. « Est-ce vous sentez des courants d’air en provenance des fenêtres au cours de l’hiver ? » « Votre hotte de cuisinière est-elle reliée à l’extérieur ? » « Vos thermostats, ils sont au mur ou directement aux calorifères ?» « Ah, vous utilisez des ampoules fluocompactes. C’est bien ! »
Leur objectif : orienter leur intervention. Ou, autrement dit, poser leurs yeux d’experts sur ce qui consomme de l’énergie afin, dans la mesure du possible, d’en réduire l’ampleur. Ils s’intéressent tout particulièrement aux questions ayant trait au chauffage. À lui seul, il consomme environ 60 % de l’énergie totale d’un logis. Au palmarès des plus énergivores, viennent ensuite les électroménagers (20 %), l’eau chaude (16 %) et, en dernière position, l’éclairage (4 %).
Une fois leur diagnostic complété, les deux conseillers se séparent le travail. Pendant que Nancy s’assied à la cuisine avec Pierre et Stéphanie afin de les bombarder de paperasse – ça semble pire que ce l’est vraiment –, Teddy s’attèle au calfeutrage des fenêtres, à l’installation d’une pomme de douche à débit réduit ainsi qu’à l’ajout d’aérateur aux robinets.
Dans les deux cas, on explique très bien ce qui est fait, comment et pourquoi. Par exemple, lorsque Teddy installe une bâche de plastique sur une fenêtre, il discourt longuement sur l’importance de la qualité du matériel, allant même jusqu’à recommander des adresses où ne pas s’approvisionner pour que ça dure – quelqu’un a dit le Dollorama ? Puis, il insiste sur la nécessité d’un espace entre la bâche et la fenêtre, avant d’agripper son séchoir à cheveux pour mieux tendre le plastique.
« Beaucoup de gens pensent qu’un plastique est opaque et empêche de voir à l’extérieur. Mais, comme le voyez, il n’en est rien », dit-il en pointant du doigt la fenêtre calfeutrée.
Et les étudiants ?
À la cuisine, les trucs pratiques et détails bons à savoir fusent de toutes parts de la bouche de Nancy. On apprend tour à tour que les thermostats intégrés aux calorifères à même le sol sont tout sauf économiques — l’air froid a tendance à descendre, donc à les faire fonctionner à plein régime —, que la température de l’eau chaude devrait être exactement de 60 degrés Celsius et qu’un pied carré de surface devrait coûter environ un dollar par année.
C’est qu’en plus d’être une intervenante sociale formée en criminologie et en toxicologie – « c’est bien pratique dans ce qu’on fait », dit-elle, confirmant qu’ils en voient de toutes les couleurs et de toutes les odeurs lors de leurs interventions –, Nancy est inspectrice bâtiment de formation. Fait à noter : elle cumule treize saisons d’expérience d’Éconologis, un programme qui existe pourtant depuis… 1999 !
D’ailleurs, les étudiants sont-ils nombreux à faire appel aux services d’Éconologis ? « Il y en a bien quelques-uns, mais, honnêtement, il pourrait y en avoir plus. Beaucoup d’étudiants habitent dans des tout-inclus autour des institutions d’enseignement, ce qui les exclut d’office », conclut-elle.
Traduction : l’organisme Vivre en Ville, qui est responsable du programme dans la région de la Capitale-Nationale, attend votre appel. C’est 418-523-5595, ou au www.econologis.ca. Faites vite : vous avez jusqu’au 31 mars 2016.
Nombre d’occupants/Revenu total
1 personne/24 328 $
2 personnes/30 286 $
3 personnes/37 234 $
4 personnes/45 206 $
5 personnes/51 272 $
6 personnes/57 826 $
7 personnes et +/64 381 $
Le programme Éconologis est financé par le Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles. Il est offert partout au Québec.
Le programme comprend un volet 2 dans le cadre duquel un spécialiste remplace les vieux thermostats muraux par de nouveaux électroniques. Pour vérifier votre admissibilité, renseignez-vous.