La popularité des parcs éoliens ne cesse de croître à travers le monde. Cependant ils feraient apparemment augmenter la température terrestre. De quelle façon ? Quand un grand nombre d’éoliennes sont à proximité les unes des autres, cela entraîne une réduction dans la turbulence du vent et une évacuation de la chaleur hors de la zone environnante, explique-t-on dans l’étude menée par le Massachusetts Institute of Technology. Une modélisation climatique réalisée par l’Institut suppose que si 10% de la demande mondiale en énergie est satisfaite par les parcs éoliens d’ici 2100, la température terrestre augmenterait de 1°C dans les régions concernées.
Les résultats des chercheurs du MIT en ce qui a trait aux parcs éoliens en mer comme le Horns Rev 2 au Danemark, démontrent cependant l’inverse. Avec un nombre de turbines proportionnel aux installations terrestres, les parcs éoliens en mer engendreraient une baisse de la température de 1°C.
Les vertus du vent remises en question
Pour éviter les scénarios catastrophes, les chercheurs recommandent que la température terrestre globale ne connaisse pas une augmentation de plus de 2%, ce qui représente 0,3 degrés Celsius). Considérant que, selon les résultats du MIT, les parcs éoliens pourraient contribuer à la moitié de ce nombre, il y a de quoi s’alarmer. Cette affirmation viendrait même discréditer les vertus de l’énergie du vent pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre ayant pour but d’enrayer le réchauffement climatique.
Rémi Gosselin, étudiant au doctorat au Laboratoire de mécanique des fluides numériques du Département de génie mécanique de l’Université Laval nuance toutefois ces allégations. «J'aurais plutôt tendance à penser le contraire! D'accord, on prend de l'énergie cinétique au vent (disons 40% dans les meilleurs cas), mais on perturbe quand même l'écoulement en aval de l'éolienne. La plus grande turbulence au niveau du sol devrait améliorer la diffusion thermique», avance-t-il. «De plus, il me semble assez peu envisageable d’atteindre une production de 10% en énergie éolienne, considérant qu’il faudrait plus de 13 millions d’éoliennes», souligne l’étudiant.
Il est important de noter que l’étude qui confirme cette observation est basée sur un modèle de simulations. C’est pourquoi le Department of Atmospheric Sciences (DAS) de l’Université de l’Illinois a décidé de mener des recherches plus poussées sur le sujet. Les résultats du DAS sont semblables à ceux du MIT, mais leur conclusion propose une solution pour contrer cet effet. En établissant les parcs éoliens dans des zones qui sont naturellement turbulentes, il serait selon eux possible de contrer l’augmentation de la température.
Pour le moment, l’énergie éolienne ne représente qu’une très petite portion de l’énergie totale produite sur Terre. Cependant, les parcs éoliens sont de plus en plus gros, comme le Dhar Saadane, situé au Maroc, qui s'étale sur plus de 42 kilomètres et qui peut fournir assez d’énergie pour alimenter entre 15 et 20 villes.