Une poignée de personnes se sont présentées à une table ronde portant sur la 21e conférence sur le climat à Paris (COP21) la semaine dernière, à l’amphithéâtre Hydro-Québec. La question qui y a été débattue : que devons-nous attendre de ce véritable tango diplomatique qui regroupera les représentants de 195 pays dans moins d’une semaine ?
« Le Canada sera muet », illustre Hugo Séguin, l’un des conférenciers qui s’est prononcé devant la vingtaine de personnes présentes. L’ancien conseiller chez Équiterre affirme que la délégation canadienne se montrera plus discrète parce que le Parti libéral n’a pas encore bien défini ses engagements en matière de lutte aux changements climatiques. Rappelons que l’objectif poursuivi par la COP21 est de limiter le réchauffement climatique à moins de deux degrés Celsius.
Autre limite : l’environnement fait partie des champs de compétences provinciaux au Canada. Le gouvernement de Justin Trudeau doit donc s’entendre avec les provinces canadiennes au sujet de la lutte et l’adaptation aux changements climatiques, avant de prendre des engagements, au risque de faire face à la résistance des premiers ministres provinciaux.
L’optimisme n’est pas mort
Sécheresses plus longues, moussons plus courtes, libération accrue du méthane contenu dans le pergélisol, augmentation des phénomènes climatiques extrêmes, fonte des grands glaciers du Groenland et de l’Antarctique, montée du niveau des océans, disparition d’États insulaires… La professeure titulaire au Département de géographie Nathalie Barrette a dressé la liste noire des conséquences d’une hausse de deux degrés de la température moyenne de la Terre.
Ces phénomènes inquiétants n’éclipsent pas sa capacité à voir le verre à moitié plein. Au Québec, dit-elle, « on est très chanceux parce qu’on a un regroupement qui s’appelle OURANOS ». Ce consortium de 450 scientifiques cerne entre autres les problématiques liées aux changements climatiques au Québec pour que l’on trouve des solutions à des problèmes comme l’érosion des berges.
Même son de cloche du côté d’Hugo Séguin. Si le chargé de cours à l’Université de Sherbrooke reconnaît qu’un éventuel accord à la conférence de Paris sur le climat ne va pas « sauver le monde », il s’enthousiasme néanmoins de voir que de nouveaux consensus internationaux se sont échafaudés.
Contrairement aux conférences mondiales précédentes sur le climat , explique-t-il, on « ne remet plus en question les changements climatiques », on « reconnaît que tous les pays doivent faire leur part », que « presque tout le monde s’entend sur le seuil critique des deux degrés Celsius » et des « millions de gens travaillent sur les changements climatiques ».
Les attentats de Paris et la COP21
Les conférenciers n’ont pas fait mention des impacts attendus des attentats de Paris sur le déroulement de la COP21. Les attaques portées à la Ville Lumière assombrissent pourtant l’aura de la conférence sur le climat, alors que le Premier ministre français Emmanuel Valls a annoncé l’annulation de toute activité qui ne relève pas des négociations.