Épreuve du Nord : Du génie sur roues

La 12e édition de l’Épreuve du Nord, qui se tenait vendredi et samedi dernier sur le campus de l’Université Laval, a rassemblé près de 300 futurs ingénieurs. Une légère augmentation qui porte à croire que l’événement devient de plus en plus reconnu dans le milieu.

Chaque équipe participante doit concevoir un Baja (un bolide pouvant atteindre une vitesse de 70 km/h), puis le tester à travers différentes qualifications. L’épreuve ultime se veut une course d’endurance d’une durée de deux heures.

Cette année, ils étaient nombreux sur le Grand axe de l’Université Laval. « C’est une très très grosse année. On a 17 universités inscrites pour un total de 34 bajas. Ce sont des universités provenant de l’Ontario, des États-Unis et de partout au Québec », indique la présidente de l’événement, Stéphanie Desbiens.

Ce qui réjouit d’autant plus Stéphanie, c’est que toutes les écoles qui étaient présentes l’an dernier sont de retour et que quatre nouvelles institutions se sont ajoutées à la liste des participants.

Membre de l’équipe de baja de l’Université Laval de 2007 à 2012, Dominic Marceau, est content de voir que l’événement prend de l’ampleur chaque année et que de plus en plus d’équipes découvrent la compétition et développent un intérêt pour cette dernière.

« Les premières années, il y avait une dizaine de véhicules, se souvient-il. Aujourd’hui, on parle d’une trentaine. Les pistes sont de plus en plus grosses et difficiles. »

Perfectionner le bolide

Pour plusieurs équipes, l’Épreuve du Nord est une occasion de tester les capacités de leur véhicule. « Chaque année, nous construisons un nouveau baja. C’est une compétition plus difficile, mais c’est un très bon premier essai pour la voiture. Nous trouvons de petites choses qui peuvent casser et nous les réparons avant d’aller à une compétition qui compte vraiment », soutient un des membres de l’équipe de l’Université Rowan de Glassboro au New Jersey, Roland Bonner.

Pour Maxime Lesnier et ses coéquipiers de l’École de technologie supérieure (ÉTS), l’événement est plutôt destiné à faire l’essai de nouvelles technologies, en vue de la conception de leur nouveau baja. « Ce sont les bolides des années précédentes. Donc, aujourd’hui, c’est de valider ce qu’on veut tester pour s’assurer que ça fonctionne bien dans les compétitions officielles », explique-t-il.

À son plus grand bonheur, le pari qu’a pris l’ÉTS s’est révélé plutôt payant. « On a développé une nouvelle technologie sur notre véhicule, qui est premier présentement. Je n’ai rien à dire. Je suis un homme comblé dans ses passions aujourd’hui », a-t-il lancé quelques minutes avant la fin de la course d’endurance.

Former la relève

Directeur technique de l’équipe de l’Université Laval, Charles-Étienne Bienvenu considère qu’il n’y a rien de tel qu’une compétition pour mettre au point la cohésion entre les membres du groupe, nouveaux et anciens. « C’est aussi très formateur pour l’équipe, affirme-t-il. C’est un gros plus. Il y a plusieurs nouveaux membres cette année, donc ça leur permet de vivre l’expérience d’une vraie compétition et être plus prêts quand on arrive à une compétition officielle de la Society of Automotive Engineers (SAE). »

« Il y en a beaucoup qui vont s’impliquer davantage dans le projet après avoir vécu une première compétition », ajoute l’étudiant de quatrième année en génie mécanique à l’Université Laval, qui s’attend à de bonnes performances de son équipe cette année.

Bien que son équipe soit arrivée en 12e position, Anthony Nassif de l’Université de Toronto  en ressort très satisfait. « C’était la première fois que je conduisais notre baja, confie-t-il. C’est le fun, ce n’est pas aussi stressant que les compétitions officielles aux États-Unis. »

Apprendre de sa passion

Ce qui pousse ces mordus de mécanique à passer de nombreuses heures à perfectionner leur baja, c’est l’acquisition d’expérience concrète, qui est souvent mise de côté dans la formation universitaire.

« Je pense que c’est vraiment important de travailler un peu plus le côté pratique, pas juste la théorie. En plus, c’est le fun, on est toute une équipe et on participe à des compétitions. On s’amuse toute l’année », témoigne Charles-Étienne Bienvenu.

Anthony Nassif estime que cela aide les étudiants lorsque vient le temps de trouver un travail. « Tout le monde qui voit que je fais des compétitions de bajas pense que c’est bon et que c’est ce qu’ils cherchent », relate-t-il.

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