Capture d'écran de l'application Redshift - Photomontage : Alice Beaubien

Petit guide d’observation des étoiles

L’observation des étoiles peut parfois sembler compliquée, dispendieuse ou abstraite, mais rien n’est plus loin de la réalité. Pierre Paquette, responsable d’Astronomie-Québec, un site web qui se targue d’être la source d’information de qualité pour les astronomes amateurs du Québec remet les pendules à l’heure avec Impact Campus.

Aussi bête que cela puisse paraitre, l’outil primordial pour l’observation des étoiles est une bonne paire d’yeux. M. Paquette rappelle que : « L’œil c’est le meilleur télescope qui existe. C’est un instrument qui résulte de millions d’années d’évolution. Sa part dans le domaine astronomique n’est pas négligeable. L’œil, c’est tout ce dont on a besoin pour apprécier le spectacle. »

Il souligne que la plupart des gens s’imaginent qu’il faut à tout prix se doter d’un télescope extrêmement couteux pour profiter des étoiles, mais c’est faux. « C’est avec le temps qu’on devient un meilleur observateur. Il n’y a rien de mieux que de sortir souvent observer le ciel à l’œil nu pour apprendre où et quoi regarder », rajoute M. Paquette.

Il mentionne qu’il est beaucoup plus important de savoir quoi observer et comment l’observer plutôt que de se procurer un instrument d’un prix exorbitant. « Pas besoin de débourser des milliers de dollars pour profiter du ciel. »

Selon lui, les meilleurs outils de l’astronome amateur sont ; une carte du ciel interactive telle que SkyView, SkySafari, Cartes des étoiles (qui peuvent facilement se trouver sur l’App Store) ainsi qu’une paire d’yeux. Lorsque questionné sur l’utilité de jumelles , il explique qu’il ne faut pas à tout prix se procurer une paire dispendieuse. « Les longues-vues que monsieur-madame tout le monde possèdent déjà à la maison font, la plupart du temps, l’affaire ».

Se renseigner sur le ciel demeure une excellente façon d’agrémenter l’observation des étoiles : « Si tu ne sais pas ce que tu regardes, ça peut rester décevant jusqu’à un certain point. Si tu ne fournis pas le bagage d’information autour de ce que tu observes, ça reste une tache grise sur un fond bleu foncé de ciel. La compréhension de ce que l’observateur voit est complémentaire au plaisir de ce dernier », souligne l’astronome amateur.

S’éloigner de la ville

Pour maximiser l’expérience qu’est l’observation des étoiles, il faut, malheureusement, s’éloigner des villes et des grands centres urbains. Les lumières qui proviennent de la ville créent une pollution lumineuse qui empêche de bien apercevoir ce qui se trouve dans le ciel.

Il y aussi la température qui doit être prise en compte. « En astronomie on utilise un outil qui s’appelle le Clear Sky Chart qui donne une prévision météo avec différents paramètres tels que la couverture nuageuse, la transparence du ciel et la stabilité de l’atmosphère qui sont les trois facteurs à surveiller », précise M. Paquette. Il ajoute du même souffle qu’un ciel sans nuage et sans humidité constitue les conditions idéales pour l’observation.

Pour voir les étoiles aux alentours de la ville de Québec, il est possible d’aller à l’observatoire du Mont Cosmos dans la région de Chaudière-Appalaches. « La pollution lumineuse est présente pas mal partout aux alentours de la ville de Québec, il faut se rendre environ à une heure, une heure trente de route de Québec pour maximiser la soirée d’observation ».

Phénomènes célestes à observer dans les prochaines semaines

Bien que les Perséides viennent de passer, il y a encore quelques pluies de météores qui seront observables dans les temps à venir. Les Léonides, en novembre et les Géminides, en décembre, qui sont souvent autant spectaculaires que les Perséides.

La comète 46P/Wirtanen sera visible avec des jumelles dans les prochaines semaines pour finalement atteindre un point de brillance tel qu’en décembre, il sera possible de l’observer facilement à l’œil nu.

Il y a aussi toujours la possibilité d’observer des aurores boréales dans le ciel. « On peut surveiller des sites de prédictions d’aurores boréales pour faciliter nos démarches », explique l’astronome amateur.

Plusieurs planètes sont par ailleurs visibles ces temps-ci. Vénus, qui est l’astre le plus brillant du côté ouest du ciel, Saturne qui est très bien positionnée en ce moment et qui est au sud du ciel, Jupiter qui est de plus en plus basse en ce moment et qui est facilement observable pour les prochaines semaines ainsi que Mars qui est la planète la plus brillante.

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