Crédit photo : Fédération pour la recherche sur le cerveau

La sclérose en plaques : fardeau des canadien.nes

Philippe Chassé, journaliste collaborateur et membre du Groupe d’Intérêt en Neurologie

 

Contenant en son sein de magnifiques paysages et possédant une variété culturelle que certains considèreraient digne d’une utopie, le Canada est un pays dont la population est fière. Courtois, poli et souriant, le peuple canadien est réputé pour braver l’hiver avec courage et pour respecter leurs semblables.

Or, malgré la représentation angélique qu’on peut s’en faire, cette population est malheureusement plus à risque de développer certaines maladies, particulièrement en ce qui a trait à la sclérose en plaques (SEP), et ce, en raison de sa situation géographique nordique.

Qu’est-ce que la SEP ?

Qualifiée de pathologie auto-immune chronique, la sclérose en plaques cause, en termes médicaux, une démyélinisation, soit l’effondrement des conducteurs nerveux.  Elle peut se présenter à des endroits parsemés dans le système nerveux central (SNC), lequel se compose de l’encéphale et de la moelle épinière. En somme, les propres globules blancs du patient viendront qu’à s’attaquer aux neurones de l’entièreté du système nerveux central et vont détruire leur capacité à communiquer entre elles.

La cause de la sclérose en plaques est encore méconnue du monde scientifique. En effet, n’étant pas uniquement reliés à la génétique de l’individu atteint, les experts jugent que cette maladie démyélinisante pourrait être causée par certains facteurs environnementaux, dont une infection par le virus d’Epstein Barr ou une carence en vitamine D.

En fait, comme cette dernière est synthétisée par la peau humaine en contact avec les rayons UV, le manque de typique aux pays nordiques augmente les risques de développement de la maladie chez leur population. La sévérité de ce trouble nerveux pourrait également être influencée par divers facteurs associés au patient, soit le tabagisme actif et un indice de masse corporelle élevé au courant de l’adolescence.

La sclérose en plaques emploie différentes cellules immunitaires qui vont mener à une inflammation des vaisseaux sanguins et à l’altération des principales cellules aptes à produire la myéline. Cette dernière est la composante essentielle des neurones qui assure ainsi une conduction nerveuse rapide et efficace, permettant la communication entre les cellules du cerveau. Conséquemment, la destruction de la myéline affectera le transport des informations nerveuses et causera les plaques caractéristiques de la SEP.

Les symptômes

Quant aux symptômes, ce qui permet d’expliquer leur provenance est, tel que mentionné plus haut, la diminution de la conduction nerveuse. Effectivement, en raison de cette perte d’efficacité, un patient sain pourra subitement expérimenter certains symptômes caractéristiques, comme des troubles de la sensation, de la fatigue, des troubles moteurs et des troubles de la vision, et ce, durant une période minimale de 24 heures.

Trois syndromes majeurs permettent d’expliquer certains symptômes de la SEP, soient la névrite optique, c’est-à-dire une démyélinisation du nerf de l’œil, la myélite transverse incomplète, c’est-à-dire une démyélinisation de la moelle épinière, et le syndrome du tronc cérébral, soit une démyélinisation des nerfs de la jonction du cerveau avec la moelle.  Les lecteurs intéressés sont d’ailleurs invités à aller s’informer quant à ces trois pathologies, puisque leur complexité limite leur introduction dans cet article.

Une maladie sournoise

Ainsi, après quelques semaines de maux aigus, la majorité des symptômes disparaîtront et le patient récupèrera à un état de stabilité physiologique, quitte à conserver quelques handicaps. En parallèle à cet état vraisemblablement stable, la maladie évolue naturellement vers une atrophie cérébrale accélérée et une perte des fonctions nerveuses. Donc, à la suite de quelques cycles symptomatiques et asymptomatiques, la mort des cellules cérébrales continuera d’elle-même, indépendamment de la pathologie, et l’individu affecté développera des troubles cognitifs de plus en plus graves.

La sclérose en plaques est une maladie neurodégénérative d’une importance capitale pour la population canadienne. Causant une perte fonctionnelle progressive et induisant des handicaps à long terme, en être atteint peut changer drastiquement la vie d’une personne. Ainsi, il est primordial pour les individus souffrants de symptômes s’apparentant à cette maladie de rencontrer un professionnel de la santé pour confirmer ou infirmer le diagnostic afin de débuter un traitement adéquat afin d’éviter des conséquences majeures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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