La pollution humaine en orbite

Dans le cadre de la semaine québécoise de réduction des déchets, beaucoup d’attention est portée sur la pollution de notre province. Cette inquiétude se retrouve aussi ailleurs dans le monde. Chaque pays s’inquiète de la prolifération des déchets sur son territoire, mais il est très difficile de mettre en œuvre un plan d’action mondial qui réglerait le problème. Il y a donc un problème majeur face au nettoyage des zones internationales. On parle ici des océans et de leurs îles de débris, mais aussi de l’orbite de la Terre.

Joé Habel

Joé Habel est finissant en génie physique à l’Université Laval

Il n’est pas surprenant d’apprendre qu’il y a une quantité phénoménale de déchets dans l’espace, même si on en parle très peu. En orbite autour de la Terre, le problème est sérieux. Selon l’Agence spatiale européenne (ESA), ce sont quelque 6500 tonnes de débris qui s’y trouvent, majoritairement en morceaux de moins de 10 mètres de long. Il s’agit surtout de satellites désuets et de pièces d’anciennes navettes.

Quels risques ?

Même si les déchets sont généralement petits, leur présence est problématique. Sur Terre, il est difficile d’imaginer une collision entre une vis et une navette spatiale provoquer des dommages majeurs. En effet, la présence d’air limite la vitesse que la vis peut atteindre. À titre d’exemple, une arme à feu peut lancer un projectile à 4000 km/h. Dans l’espace, les collisions ont souvent lieu à 50 000 km/h.

Conséquences de cette pollution

La situation de l’orbite terrestre est rendue à ce point problématique que certaines zones sont maintenant inutilisables pour des satellites, selon l’ESA qui répertorie les débris en orbite. Cette information sert aussi à la station spatiale internationale qui doit parfois se déplacer pour éviter les gros débris. La situation ne va qu’en empirant puisque de plus en plus de satellites sont mis en orbite et que les déchets actuels, en se brisant, augmentent les risques de collisions futures.

Et maintenant ?

Les agences spatiales s’engagent lentement à ne plus produire de déchets supplémentaires dans l’espace. Par manque de financement, beaucoup de projets de nettoyage ne se réalisent pas. Il y a fort à parier qu’il faudra attendre un plus grand intérêt économique pour le nettoyage de notre orbite. Considérant la militarisation de l’espace par les grandes puissances, on ne peut qu’imaginer que ce sont les départements militaires chinois et américain qui interviendront en premier. Suis-je le seul à m’en inquiéter ?

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