À l’Université Laval, aucun cadre règlementaire n’existe au sujet de l’utilisation des appareils électroniques en classe, à l’exception des périodes d’examens. Fin 2013, le Comité de valorisation de l’enseignement (CVE) avait été chargé de travailler sur cet enjeu. Un peu plus d’un an plus tard, les résultats de la consultation montrent que près de 80 % des étudiants utilisent leurs appareils à des fins personnelles lors de leurs cours. Mais, contradiction! Une proportion à peine moins élevée, élèves et enseignants combinés, juge cet usage de manière négative.
Mathieu Massé
L’utilisation à des fins personnelles des appareils électroniques faite par les étudiants est très variée selon les résultats compilés dans le rapport du groupe de travail sur l’utilisation des appareils mobiles en classe publié par le CVE à la fin du mois de mars. Navigation entre la toile, les courriels, les SMS ou les différents réseaux sociaux : une chose est certaine, les étudiants se gardent occupés… pendant leurs cours.
La CADEUL a participé à l’élaboration et à la distribution du sondage entre le 5 et le 28 novembre 2014. Thierry Bouchard-Vincent, président nouvellement élu de l’association, estime que si les résultats présentent une certaine contradiction, il n’en reste pas moins que les étudiants font leurs propres choix et qu’ils sont les seuls impliqués dans cette histoire. « Si une majorité d’étudiants considèrent que c’est néfaste de jouer à des jeux vidéos pendant leurs cours, ils considèrent surtout que c’est de leurs affaires s’ils le font », explique-t-il.
En effet, à l’affirmation « Lorsque j’utilise un appareil mobile en classe, j’ai le sentiment de déranger mes collègues », tout juste 21 % des répondants étaient « Tout à fait en accord » ou « En accord ». Ce pourcentage grimpe cependant à 34 %, lorsque posé au sujet de l’enseignant.
Meilleure utilisation possible ?
À savoir si une meilleure utilisation des appareils électroniques est possible dans un cadre pédagogique, plusieurs pistes semblent encore plutôt mal explorées. Selon les résultats du sondage, la rétroaction en temps réel dans un cours pour compléter le contenu, pour donner une opinion ou pour valider ou infirmer ce qui est dit en classe est très peu utilisée, que ce soit par les étudiants ou les enseignants. 73 % des étudiants ont affirmé ne jamais utiliser une telle technique en classe tandis que la même question allait chercher 59 % des enseignants interrogés.
Le président de la CADEUL affirme que plusieurs choses sont à faire pour aider à mettre des outils en place. «Nous voulons mettre en place un guide pour les professeurs, mais aussi pour les étudiants pour justement montrer les différentes utilisations qui peuvent être faites au-delà de simplement prendre des notes individuellement ou de présenter des Powerpoint à l’avant.»
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Le seul règlement au sujet des appareils (en général) en classe est le suivant:
Article 29c du règlement disciplinaire à l’intention des étudiants de l’Université Laval
« À l’occasion d’un examen ou d’une autre forme d’évaluation, il est notamment interdit :
[…]
c. de posséder ou d’utiliser tout document, tout appareil ou tout instrument non autorisé. L’étudiant reconnu coupable de la présente infraction se voit imposer la note d’échec pour le cours à l’occasion duquel cette infraction a été commise.»