Le travail en tant qu’infirmière sur le terrain concerne surtout l’hygiène. Marie-Claude Élie, récipiendaire de la médaille de la bravoure du Canada de 2011, est allée deux fois en Haïti dans le cadre de missions de réponse d’urgence de la Croix Rouge. Elle s’occupait de l’éducation pour le lavage des mains et de la gestion des déchets pour éviter l’éclosion d’épidémies.
Même si les derniers épisodes de choléra ont fait des ravages, Marie-Claude précise bien que ce qui manque le plus en Haïti c’est un système de santé qui fonctionne. Les maladies chroniques, comme les cancers ou les défaillances cardiaques, ne sont presque pas soignées.
Les missions ne durent jamais plus de 3 mois, car c’est dur physiquement et moralement, raconte l’infirmière. «C’est un peu frustrant ! On se demande toujours si l’on part au bon moment», se désole-t-elle. L’important c’est de se fixer des objectifs clairs et réalisables. «Si tu as tout de même le cœur gros de partir, au moins tu as la satisfaction d’avoir réussi ton mandat». Lors de sa dernière mission, elle s’est concentrée sur une campagne de vaccination.
Aider autrement
Les équipes humanitaires sont complètement autonomes, en matériel et en ressources humaines. Elles travaillent en collaboration avec la Croix Rouge haïtienne. A la fin de la mission, le matériel est laissé sur place. La transmission de connaissances est aussi importante pour ne pas que la mission soit vaine.
Dans son livre, Marie-Claude Élie expose la réalité du travail d’infirmière en Haïti. L’objectif est de continuer à aider les Haïtiens autrement. En effet les bénéfices seront reversés à cinq associations caritatives. L’infirmière déplore que les gens aient passé à autre chose une fois la vague médiatique autour des catastrophes humanitaires terminée. Elle explique que même si les gens ont donné beaucoup d’argent, il en faut encore pour la phase de reconstruction du pays.
Mme Élie est très fière de recevoir la médaille de bravoure. «En la recevant, cela m’a replongé dans la situation, dans la misère haïtienne. Je voudrais dédier cette médaille à tous ces Haïtiens qui souffrent encore de l’après-séisme», conclue-t-elle.
Marie-Claude repartira certainement bientôt car s’il y aura toujours des catastrophes humanitaires, il y aura toujours aussi des gens dans le besoin.