Photo : Courtoisie, Guillaume Bédard

De Montréal à Kuujjuaq en vélo et en canot

Traverser le Québec à force humaine : c’est le défi que se sont donnés Samuel Lalande-Markon et David Desilets cet été. Partant tous les deux de Montréal avec pour objectif le village nordique de Kuujjuaq, les deux aventuriers embarqueront sur leur vélo le 15 juillet aux abords du Fleuve Saint-Laurent. Ils entreprendront un périple de 2436km en autonomie quasi complète pour un total espéré de 45 jours.

C’est en apprenant l’existence de la route Transtaïga par un membre de sa famille que Samuel Lalande-Markon s’est imaginé le défi de rejoindre la baie d’Ungava par ses propres moyens. Inspiré depuis l’enfance par des récits de découverte, et désirant faire ressortir le « coureur des bois » sommeillant en lui, il entreprendra sa grande excursion dès le mois de juillet avec son collègue et autre fervent d’aventure David Desilets.

Découpée en trois segments, l’expédition représente 1250km de vélo sur route asphaltée, 666km de chemin gravelé sur la mythique route Transtaïga, et 520km de canot à travers les lacs et les rivières du Bouclier canadien, le tout en autonomie quasi complète. Au total c’est une traversée de 2436km à entreprendre à force humaine.

Carte de l’expédition – Capture Écran – samuelmarkon.com

Pour parvenir à bout de cette aventure ambitieuse, la préparation physique est essentielle. Variant les entrainements comme le spinning, le cross training, la course à pied, l’escalade et même le yoga, les deux aventuriers insistent sur l’importance de varier le plus possible les activités sportives et d’avoir un entrainement régulier afin d’accomplir leur projet de façon sécuritaire. Lors de la section en canot, la seule évacuation possible se fera en hélicoptère.

Le travail mental est aussi un aspect à ne pas prendre à la légère. Malgré l’excitation, l’Expédition Transtaïga représente pour eux une exploration de soi à travers l’une des routes les plus isolées au monde.

Redécouvrir le Québec

À travers leur trajet de Montréal à Kuujjuaq, la province offre quatre écosystèmes forestiers, trois bassins hydrographiques, et se découpe en 13 parallèles.

Ce goût d’explorer l’arrière-pays s’alimente par le désir d’être en immersion dans la nature sauvage et d’entrevoir une autre image du Québec nordique. Ces régions souvent perçues comme désertiques, glacières et inaccessibles n’effraient pas Samuel et David qui précisent d’ailleurs que le but de leur périple n’est pas d’entreprendre une expédition avec une mentalité du « sud », voulant conquérir le terrain « hostile » que semble être le nord, mais s’attendent à recréer cette image par leurs expériences personnelles objectives et subjectives.

Affirmant aussi avoir un profond respect pour les autochtones du pays, et des intérêts communs comme l’appel de la nature, les deux hommes espèrent avoir la chance de faire des rencontres en chemin et une fois arrivés à destination, afin d’échanger leurs expériences et en apprendre davantage auprès des Premières Nations et des Inuit.

De par leurs découvertes et leurs observations, Samuel et David souhaitent organiser des conférences auprès de groupes scolaires ou du grand public pour faire valoir l’importance de prendre le temps d’apprécier les moindres choses, notamment dans un contexte sociétal où le rapport au monde qui nous entoure s’éclipse dans la programmation de notre quotidien.

Les coureurs des bois écolos

Par le vélo, Samuel et David ont trouvé un moyen intéressant de voyager et de traverser du pays. Ils désirent prouver par leur initiative que le sport, tel le cyclisme, n’est pas seulement une façon d’être en forme, mais aussi un moyen de voir au-delà des frontières. Comme ils le précisent sur leur site web, le vélo donne accès à « un monde de possibilité à coup de pédale »,  le tout sans polluer.

Leur conscience écologique se démontre aussi dans la réutilisation d’équipements achetés usagés et réparés. Leur canot, par exemple, l’une des pièces maitresses du voyage, est issu de l’économie de seconde main. Se procurer du matériel usagé permet d’éviter qu’il se retrouve dans des sites d’enfouissements. Ceci permet du même coup de réduire la consommation des ressources utilisées lors de la fabrication de ces équipements.

Pour en savoir plus, vous pouvez visiter la page de l’expédition en cliquant ici.

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