Pour attirer les jeunes dans la région de la Capitale-Nationale, la formation politique Québec 21 rejette le projet de transport structurant du maire Labeaume en raison du cout élevé des nouvelles infrastructures, rappelant que « l’attrait à Québec, ça va être des emplois de qualité ».
« On est d’avis que d’attirer des jeunes à Québec, des étudiants, mais aussi des travailleurs, ça ne se fera pas par du transport en commun, affirme d’emblée le porte-parole du parti, David Chabot. C’est un service qu’on leur offre, mais ce n’est pas un point d’attrait. »
Le nouveau parti politique propose ainsi de mettre l’accent sur la création d’emplois. « Ce qui est important, c’est de leur donner une perspective d’emploi favorable, indique-t-il. Avant toute chose, avant la qualité de vie, avant les parcs, il faut que les gens travaillent pour pouvoir se payer un mode de vie à leur gout. »
Le porte-parole dénonce par ailleurs l’attitude de l’administration municipale dans la gestion du dossier du nouveau siège social d’Amazon. « Ce n’est pas un message clair et positif pour les plus jeunes, déplore Chabot. On est beaucoup plus open for business. L’attitude par rapport à ces grandes entreprises doit être positive. On ne peut pas dire qu’on n’a pas la capacité de les accueillir et que c’est trop gros pour nous. »
Fondé en avril dernier, Québec 21 a fait les manchettes en s’opposant fortement au projet de SRB du maire Labeaume et en appuyant la construction d’un troisième lien pour relier Québec à la Rive-Sud. Décrit sur leur plateforme web comme le « parti du gros bon sens », ce dernier propose de « soulager le fardeau fiscal pour les propriétaires de maisons et de commerces » et de « recentrer la ville sur la livraison de services de proximité de qualité ».
« La taxation est extrêmement élevée à Québec, poursuit-il. Il y a moyen de faire du ménage dans les dépenses publiques. Pour un jeune travailleur qui sort de l’Université, avec les conditions salariales qu’on connait, avoir des taxes résidentielles élevées pousse le prix du logement, autant des maisons et des condos, que du logement locatif. »
Des modifications inutiles et couteuses
Bien qu’il reconnaisse la centralité de l’Université Laval dans le développement de la ville de Québec, l’institution lui parait « déjà bien fournie en termes de services de transport ». Un investissement serait ainsi superflu. « Je pense que ça comble quand même assez bien le besoin, souligne-t-il. Aller vers des grosses structures lourdes et extrêmement couteuses, ça ne serait pas nécessaire. »
Il n’est toutefois pas question de réduire le budget ou les services du RTC, « seulement de le rendre plus efficace », tout en restant à l’écoute « s’il y a vraiment un besoin qui se développe ». Le porte-parole de Québec 21 invite même l’administration de la société de transport à revoir son plan stratégique, en raison des baisses d’achalandage subies au cours des trois dernières années. « [Il faut] trouver des nouvelles idées qui peuvent répondre au besoins des gens sans se casser la tête et faire des grands projets de milliards », poursuit Chabot.
Québec 21 refuse de dresser un parallèle entre la capitale et la métropole, comme l’avait fait le maire sortant la semaine dernière. « On parle d’étudiants qui vivent dans une grande ville, extrêmement dense, avec un service de transport en commun nettement plus lourd, et construit depuis longtemps, précise le porte-parole. À Québec, on n’a pas la densité nécessaire pour faire ça. C’est un drôle d’argument. »
Un service de navette à 1$
Afin d’améliorer la mobilité et de réduire la congestion, Québec 21 propose d’instaurer un service de navettes à 1$ (gratuit pour les détenteurs de laisser-passer RTC) reliant des stationnements incitatifs situés à l’extérieur des quartiers centraux à des points stratégiques à l’intérieur de la ville sur un trajet sans arrêt en ligne directe. Le projet pilote lierait le Centre Vidéotron, dont le stationnement est vide pendant la journée, à la colline parlementaire. Le projet pourrait éventuellement s’étendre à plusieurs autres secteurs.
« L’Université est un point assez chaud dans la ville. Les files le matin sont très très longues, reconnait M. Chabot. Faire des navettes qui pourraient partir de Lebourgneuf ou de la Pointe-de-Sainte-Foy pour se rendre à l’Université pourrait aider à réduire la congestion et servir cette clientèle. »
Une application sportive pour tous
Québec 21 entend aussi faire bouger les résidents de la ville en créant une application qui permettrait de consulter les plages horaires des différentes infrastructures sportives et de les réserver.
Il serait par exemple possible de louer un quart ou un huitième de terrain de soccer pour une période déterminée à partir d’un simple clic. La formation politique propose aussi d’ajouter un kinésiologue dans chaque parc afin d’encadrer les activités sportives.
Le projet permettrait de rejoindre les jeunes, mais aussi les athlètes et les ainés. « C’est une mentalité globale de l’administration municipale qui doit être axée sur le fait que toute les couches de la société doivent être bien servies. »
Faire voter les jeunes
L’équipe représentée par le chef Jean-François Gosselin compte plusieurs jeunes parmi ses rangs, ce qui réjouit le porte-parole du parti. Samuel Lachance dans Saint-Roch-Saint-Sauveur, Pier-Luc Arsenault dans Duberger-Vanier, Véronique Bélanger dans Pointe-de-Sainte-Foy et Marie-Anne Veilleux dans Limoilou sont tous dans la mi-vingtaine.
« On n’a pas eu peur de mettre des candidats plus jeunes dans notre formation pour représenter cette couche de la société, affirme-t-il. Équipe Labeaume aussi. Tant mieux si on essaie tous ensemble d’intéresser les jeunes à la politique. La participation des 18-30 ans est très basse, autant au fédéral qu’au provincial et encore plus au municipal. »
Afin de les rejoindre, la formation mise sur les réseaux sociaux, bien que ces derniers aient une portée limitée. « On essaie de ne pas faire de trop longues publications, des vidéos, des lives, explique Chabot. Mais Internet ne nous fera pas gagner une élection. Nos candidats font un bon travail pour rencontrer la population sur le terrain. »
Le défi est bien sûr de les amener à voter. « Une masse démographique qui n’est pas engagée politiquement, c’est un outil très fort si tu arrives à les mobiliser », conclut-il, en soulignant que Québec 21 avait un plan afin de transposer sa popularité en ligne aux urnes.