Pexel : Zachary DeBottis // Mali Maeder

Le hip-hop célèbre ses 50 ans!

 

On considère que les années 70 sont les pires que New-York a connues. Minée par la pauvreté et par l’épidémie du crack, la ville est plus rebutante que jamais. Les quartiers les plus défavorisés s’enlisent dans la violence, tandis que la jeunesse new-yorkaise essaie tant bien que mal de s’émanciper de cet univers de tourmente. C’est une ère où la communication émotionnelle prime. C’est dans ce contexte que naît un mouvement culturel auquel personne ne s’attend : le hip-hop.

 Par Joyce Shabani, cheffe de pupitre société

Culture urbaine

Le hip-hop est un genre musical représentatif de la rue, car c’est de là qu’il provient. Il voit le jour dans l’un des quartiers les plus pauvres de New York : le Bronx. Lors de soirées animées par des disc-jockeys (DJ), ceux-ci jouaient avec leurs beats. En en isolant certains passages, ils créaient un beat de hip-hop. Le genre musical se propage peu à peu et gagne en visibilité en faisant ses marques pendant des block-party, les fêtes de quartiers en extérieur. Le succès est garanti un peu plus tard dans les rues de New York, où se tiennent des battles de danse et des démonstrations de beat box. D’autres activités voient le jour et fleurissent jusqu’aujourd’hui grâce à l’apparition du hip-hop. Lorsque l’on s’y réfère, on pense à plusieurs sujets et à différentes formes d’art — graffitis, break dance, cinéma, qui découlent justement de ce mouvement. Ce sont tous des moyens d’expression qui sortent de la rue, des classes populaires. Le rap est sans doute le type de musique dérivé du hip-hop qui a eu le plus de renommée, parce qu’il unifie le plus grand nombre. Le rap témoigne effectivement des maux de classes populaires et doit, à l’origine, s’inspirer de faits réels et authentiques. C’est devenu un objet de revendication par ailleurs, pour la jeunesse new-yorkaise.

 

Les succès d’un nouveau genre

Le hip-hop incarne une dimension intemporelle aux vues de ses tendances continuelles. On a toustes, qu’importe l’âge et le genre, une mélodie ou un refrain hip-hop en tête. Grâce à son caractère simple et accessible, le genre s’implante partout et par différents canaux. En soirée, dans les boutiques, à la radio ou encore dans les publicités, chantonner un air aux sonorités hip-hop est une habitude adoptée par la majorité. Que ce soient les plus « ancien.es » artistes comme le groupe Run-DMC, Aaliyah ou les plus récent.es tels que Drake, ils nous ont toustes fait danser sur un de leurs tubes. Le hip-hop doit aussi son essor aux revendications qu’il sert, notamment sur le plan social (Dompierre-Beaulieu, 2022, http://impactcampus.ca/le-mag/culture-hip-hop-a-source-dun-mouvement-contestataire/).Le féminisme fait partie des causes défendues par le hip-hop par de nombreuses artistes comme Lil Kim et Beyoncé quelques années plus tard. Des textes explicites et des tenues considérées provocatrices dans les clips sont devenues des objets emblématiques du féminisme. Pour en mentionner quelques un, Single Ladies (Beyoncé), Queen B*tch (Lil Kim), No Scrubs (TLC) sont devenus des tubes planétaires grâce aux messages qu’ils renvoyaient, bien qu’ils soient toujours controversés à ce jours. À l’origine de nombreuses tendances depuis son avènement, le hip-hop continue aujourd’hui d’impacter des personnes par différents secteurs.

La mode notamment, a longtemps été inspirée de cette culture, sans oublier la danse et le cinéma, par exemple.

 

L’âge d’or du hip-hop ou son déclin ?

Le débat contemporain autour de la culture hip-hop s’axe principalement sur ses effets. Son caractère parfois trop violent est discuté depuis plusieurs années déjà. Auparavant, les rivalités étaient très poussées, notamment entre la côte ouest et la côte est des États-Unis pendant les années 80. Celles-ci ont abouti à la perte des deux plus grands rappeurs de leurs temps, Tupac, représentant de la côte ouest, ainsi que Biggie, représentant de la côte est, tous deux assassinés à quelques mois d’intervalle. On pourrait penser qu’avec l’éveil des mentalités, cette ambiance macabre n’ai plus sa place. Bien loin de là, une lutte persiste contre la violence prônée dans le hip-hop, très présente dans le rap, par exemple. Malgré tout, le hip hop profite désormais d’une reconnaissance culturelle. Ce genre a longtemps été contesté, en partie par les grandes cérémonies de récompenses musicales. Cela dit, cette année, le genre musical a fait un véritable coup de force à la cérémonie des Grammy Awards 2023. Un spectacle a été donné par des artistes considérés iconiques pour célébrer les 50 ans du hip-hop. On note la présence de LL Cool J, Queen Latifah, Swizz Beatz, Run-MC : tous des grandes figures du hip-hop, qui ont repris leurs titres considérés comme des classiques. Cette prestation marque son empreinte de façon notoire dans l’histoire du hip-hop

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