Motivé par les cris des milliers de spectateurs venus l’encourager, Alex Harvey a connu une fin de saison de rêve la fin de semaine dernière lors des finales de la Coupe du monde de ski de fond présentées sur les Plaines d’Abraham.
Arrivé à Québec avec comme objectif de conserver sa troisième place au classement général, l’athlète de St-Ferréol-les-Neiges n’a pas donné de chance à ses poursuivants, en terminant dans les quatre premiers lors des trois courses présentées en sol québécois, l’emportant même lors du sprint présenté vendredi après-midi.
Quatrième plus rapide des qualifications, l’étudiant au Baccalauréat en droit à l’Université Laval a remporté facilement ses vagues de quarts de finale et de demi-finales.
Lors de la ronde ultime, il s’est volontairement placé deuxième, derrière le Norvégien Finn Haagen Krogh, pour ensuite le dépasser dans le tout dernier virage du parcours. « Je l’ai regardé et je voulais le laisser passer. Je ne voulais pas arriver premier [en haut de la dernière côte] parce qu’il y a un bon vent de face dans la descente. »
Pour Harvey, il s’agissait d’une quatrième victoire cette saison, dont une troisième individuelle, après ses victoires aux 50 km style libre des Mondiaux de Lahti en Finlande, aux 15 km style libre de Ulricehamn en Suède et au relais 4 x 7,5 km de Toblach en Italie.
Cette victoire est d’autant plus spéciale qu’elle survient chez lui, à Québec, à peine un an après sa deuxième place au sprint présenté sur les Plaines dans le cadre du Ski tour Canada. Il avoue avoir éprouvé des émotions semblables à celles ressenties lorsqu’il est devenu champion du monde à Lahti.
« Ce n’est vraiment pas loin. Déjà, juste la deuxième place de l’an passé, c’était des émotions incroyables. De pouvoir en remettre, ça se compare. C’est vraiment proche, parce que je suis à la maison. Tu ne peux pas rêver de mieux que ça », raconte-t-il.
Dans le piège des Norvégiens
Le fondeur québécois a retrouvé le podium deux jours plus tard, lors de la poursuite de 15 km en style libre. Il a terminé deuxième au photo-finish. La victoire est allée au vainqueur de la veille, le Norvégien Johannes Hoesflot Klaebo, qui l’a devancé dans les derniers mètres de la course. « Klaebo, c’est le meilleur sprinter au monde cette année, donc se faire dépasser par lui, ce n’est pas trop plate, c’est même prévisible », déclare-t-il, visiblement satisfait de sa deuxième place.
Tout au long de la course, les deux athlètes ont été dans un trio de tête avec un autre Norvégien, Nicklas Dyrhaug. Aux dires d’Harvey, il a été victime d’un plan norvégien à son endroit qui consistait à l’attaquer chacun leur tour pour l’épuiser. « C’était tellement bruyant que, pour donner des temps de passage, nos coachs et les Norvégiens écrivaient sur une feuille de papier, rapporte-t-il. Dans le dernier tour, ils ne donnaient plus de temps de passage, ils faisaient juste écrire « plan ». »
Toutefois, Alex Harvey s’y attendait et ne voit là aucun problème. « C’était de bonne guerre. Si cela avait été moi et Devon [Kershaw] ou moi et Len [Valjas] ensemble, on aurait essayé de faire la même affaire. »
Une saison « presque parfaite »
Les finales de la Coupe du monde de ski de fond présentées à Québec auront permis à Alex Harvey de terminer sa saison 2016-2017 sur une note positive. En plus de ses deux médailles récoltées lors des épreuves des derniers jours, l’étudiant en droit quitte les Plaines avec deux autres podiums, soit une deuxième place au classement général des épreuves de distance, et une troisième place au classement général de la saison, toutes épreuves confondues.
Il s’agit donc d’une saison presque parfaite pour celui dont le point culminant reste son titre aux 50 km style libre des Championnats du monde de Lahti, l’épreuve-reine de sa discipline. « Une médaille d’or en championnat du monde, quelques victoires en coupe du monde, podium au cumulatif, podium au cumulatif distance, c’est de loin ma meilleure saison en carrière. Le but, c’est d’essayer de répéter cela l’an prochain. »
Après cette saison de rêve, le fondeur estime cependant qu’il manque une chose à son palmarès : une médaille olympique. « Il n’y a aucun gars [du Canada] qui a fait ça aux Olympiques en ski de fond. Je prendrais n’importe quelle couleur, mais plus tu gagnes, plus tu as le goût de gagner encore », avoue-t-il, référant à ses victoires des derniers mois.