Un nouveau programme intitulé SHRed Concussions réalisera de vastes études visant à réduire les commotions cérébrales ainsi que leurs conséquences chez les jeunes sportifs. Le projet, soutenu d’une somme de 12 millions de dollars fournie par le comité scientifique consultatif de la Ligue nationale de football (NFL), regroupera trente-cinq chercheurs universitaires provenant de neuf universités canadiennes différentes, dont l’Université Laval.
Les travaux de l’étude toucheront une multitude de sports dans lesquels il n’est pas rare d’observer des commotions cérébrales chez ceux qui les pratiquent. Il est question ici du hockey, du rugby, du football, de la crosse, de la lutte, du soccer, du basketball, du volleyball et du cheerleading.
L’objectif premier du programme sera de construire, d’appliquer et d’évaluer de nouvelles approches visant à prévenir et à traiter les commotions cérébrales. Le but est de découvrir des techniques de détection de blessures à la tête modernes et renouvelées. Ainsi, les commotions cérébrales pourront être plus facilement évaluées et la durée de la convalescence recommandée deviendra plus juste. Finalement, une fois les travaux terminés, les chercheurs pourront proposer de nouvelles recommandations sur la mise en place de certains règlements, sur l’équipement utilisé ainsi que sur les stratégies d’entrainement.
Le Dr Pierre Frémont, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et spécialiste de la prévention et du traitement des commotions cérébrales, sera du projet. Ce dernier agira à titre de coordonnateur du volet clinique du projet de recherche à l’échelle nationale.
« Ce programme de recherche va démontrer à quel point la collaboration entre les milieux scolaires, sportifs et de la santé dans l’application de principes simples de prévention, de détection précoce et de gestion structurée peut permettre de gérer de façon sécuritaire les commotions cérébrales chez les jeunes », affirme le Dr. Frémont.
Le professeur de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, Claude Goulet, déclare que : « Nous comptons mettre en place un système de surveillance efficace basé sur des données probantes. Cela permettra entre autres de mesurer précisément l’ampleur du phénomène des commotions cérébrales chez les jeunes sportifs. Cela va aussi contribuer à l’implantation et à l’évaluation de stratégies de prévention adaptées au contexte de pratique et, ultimement, à l’amélioration des bénéfices de la pratique sportive pour les jeunes. »
Celui qui se spécialise dans la prévention des traumatismes d’origine sportive participera lui aussi à l’étude pancanadienne.
Un problème qui n’est plus pris à la légère
Récemment, les commotions cérébrales sont prises de plus en plus au sérieux par les plus grandes ligues sportives au monde. Les poursuites faramineuses y sont peut-être pour quelque chose. Cependant, force est d’admettre que malgré certaines réticences exprimées au début, la NFL a embrassé son rôle de leadeur et est devenue un partenaire financier important pour les chercheurs. Grâce à des initiatives telles que Play smart, Play safe, c’est plus de quarante-millions de dollars qui furent octroyés à la recherche médicale, principalement dans le domaine des neurosciences.