Highland Games : entre sport et culture

De la force, un kilt et une grande envie de défier les lois de la gravité : c’est tout ce que ça prend pour participer aux Highland Games, une série d’épreuves sportives qui se situe à mi-chemin entre l’athlétisme et les concours d’hommes forts.

Lancer une pierre, projeter un poids attaché à une chaîne, retourner un tronc d’arbre : un peu plus et on se croirait de retour au Moyen-Âge ! Pourtant, nous sommes bien en 2014. Et malgré ce que pourrait nous faire croire l’omniprésence de kilts, de cornemuses et de Guinness, nous nous trouvons bel et bien sur les Plaines d’Abraham, à l’occasion de la seconde édition des Highland Games de la Vieille Capitale.

Comme leur nom l’indique, les Highlands Games sont des jeux sportifs originaires des hautes terres écossaises. L’histoire veut que ce soit le roi Malcolm Canmore qui les ait introduits en 1040 de notre ère afin de recruter au sein de son armée les hommes les plus forts. De là leur aspect quelque peu « rustique ».

Aujourd’hui, les Highland Games ont lieu un peu partout dans le monde. Mais qu’ils soient organisés en Europe, aux États-Unis ou ici même au Canada, leur but est le même : célébrer l’héritage sportif et culturel de l’Écosse. Car qui dit Highland Games, dit également spectacles de danse traditionnelle, rassemblements de clans et autres occasions de s’approprier son identité celtique. C’est d’ailleurs le cas ici, sur les Plaines d’Abraham, où un grand chapiteau a été aménagé à cet effet.

Kilt obligatoire

À proximité, cinq grands et robustes gaillards achèvent la mise en place du site de compétition. Mesurant tous plus de 6 pieds et pesant tous entre 240 et 280 livres, ce sont eux qui se livreront une chaude lutte pour la première place. Mais ça, ce sera après qu’ils aient revêtis le kilt, l’uniforme obligatoire pour participer aux Highland Games.

Les cinq athlètes présents sont tous des professionnels. À eux seuls, ils cumulent plusieurs titres, dont quatre de champion du monde chez les maîtres et une dizaine de champions canadiens. Parmi eux figure Jason Blaines, un affable Ontarien qui excelle dans le lancer du marteau. Qu’est-ce qui l’amène à participer aux Highland Games ? « La proximité de ces derniers avec mon sport d’origine [il provient de l’athlétisme], mais également le désir de me rapprocher de mes racines écossaises », explique-t-il dans un français exemplaire.

Les uns après les autres, les compétiteurs s’exécutent. Chacun dispose de trois essais pour lancer son projectile le plus loin, le plus haut ou le plus parfaitement possible. Un arbitre dûment homologué s’assure du respect des règles et du bon fonctionnement de la compétition. Le vainqueur du jour est celui qui, au terme des cinq épreuves présentées, aura accumulé le plus de points.

Bien qu’aucun record ne soit fracassé ce jour-là, les performances offertes par les athlètes sont tout de même exceptionnelles. À maintes reprises, ils atteignent les 40 pieds et plus au lancer de la roche de 16 livres. C’est à peine une dizaine de pieds de plus que lors de celui du poids de 56 livres attaché à une chaîne.

Un sport peu commun au Québec

Contrairement au reste du Canada où ils sont très populaires, les Highland Games sont relativement méconnus au Québec. Avant 2013, Montréal était la seule ville de la province dans laquelle des Highland Games se tenaient. Depuis, la ville de Québec accueille également une compétition dans le cadre de son Festival Celtique.

Selon Alisson Caughey, directrice générale dudit festival, cet événement est appelé à prendre de l’expansion dans les prochaines années. À titre d’exemple, elle cite l’inclusion d’un volet amateur dans l’édition 2014. « Si tout va bien, nous devrions progressivement accueillir plus d’athlètes et ouvrir d’autres catégories. La possibilité d’accueillir un jour un Championnat canadien n’est pas exclue », lance-t-elle.


HIGHLAND GAMES : LES ÉPREUVES

Lutte, tir à la corde, course à pied : plusieurs épreuves peuvent être présentées lors des Highland Games. Cinq toutefois sont considérées comme étant standards. Les voici.

Lancer de la pierre : Le participant doit projeter le plus loin possible une pierre à la surface aplatie et au poids variable. La technique employée est sensiblement identique à celle employée au lancer du poids en athlétisme.

Lancer du poids : Une boule en métal attachée à une courte chaîne de 56 livres (25,4 kg) fait office de projectile. Le but est de lui faire franchir la plus grande distance possible.

Lancer du marteau : Le marteau est en fait un poids de 16 à 22 livres (7,2 à 10 kg) fixé à un long manche. L’objectif : le faire tourner à de multiples reprises au-dessus de sa tête et le jeter, préférablement en avant de soi.

Lancer du poids en hauteur : Le projectile est sensiblement le même que pour le lancer du poids. Seule différence : il faut le faire passer par-dessus une barre haut placée.

Lancer du « caber » : Le « caber » est ce gros tronc d’arbre semblable à un poteau de téléphone que les participants doivent empoigner et projeter.

 

Auteur / autrice

  • Maxime Bilodeau

    Journaliste (beaucoup), kinésiologue (un peu) ainsi qu’amateur de sports d’endurance (jamais assez), Maxime œuvre au sein d’Impact Campus depuis 2013. Le journaliste-bénévole qu’il était alors a ensuite dirigé les Sports pour, finalement, aboutir à la tête du pupitre Société, une entité regroupant les sections Sports, Sciences & technologies et International. Celui qu’on appelle affectueusement le « gârs des sports » collabore aussi à diverses publications à titre de pigiste. On peut le lire entre autres dans Vélo Mag, Espaces, et L’actualité.

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