Pourquoi pas une équipe de hockey pour le Rouge et Or ? Pour cette deuxième partie de reportage, Impact Campus s’est entretenu avec des responsables d’équipes de hockey universitaires et collégiales. Selon eux, le rêve est possible, voire souhaité.
Danièle Sauvageau, directrice générale de l’équipe féminine des Carabins de l’Université de Montréal (UdeM), affirme que pour avoir du succès, il faut s’inspirer de ce que font les autres équipes. « On voulait construire un modèle de développement approprié tant sur que hors glace », explique celle qui a piloté l’équipe nationale chez les dames. Les résultats l’ont grandement étonné : « La progression fut plus rapide qu’on ne le pensait! »
Quelles sont les clés du succès ? « Il faut encadrer les joueurs avec les meilleures ressources possible ainsi qu’avec du personnel de confiance », lance Danièle Sauvageau. Ainsi, aux yeux de l’organisation des Carabins, Isabelle Leclaire était la personne à qui confier le poste d’entraîneuse-chef au début du programme en 2008.
De la place au Québec ?
Danièle Sauvageau est catégorique : il y a certainement de la place pour une ou deux équipes de hockey universitaire féminin de plus au Québec. « On perd encore trop de joueuses au profit des États-Unis », déplore-t-elle. Elle ne craint pas de perdre trop de bonnes joueuses si un tel scénario se concrétisait.
Au départ de son programme, l’UdeM a choisi le hockey féminin pour créer un équilibre avec le football qui lui est un sport exclusivement masculin. Elle précise qu’avec plus de moyens, l’UdeM aurait sans doute aussi une équipe de hockey chez les hommes.
L’année dernière, la première cohorte des vétéranes de cinquièmes années a gradué. Une grande fierté pour le programme montréalais, d’autant plus que les filles ont poussé leur campagne annuelle jusqu’en finale à trois reprises lors de cet intervalle !
Pendant ce temps, en Mauricie
Le son de cloche est semblable à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), où une équipe masculine de hockey universitaire évolue. « Notre mission est d’avoir des valeurs communes à toutes nos équipes », affirme Pierre Clermont, coordonnateur du sport d’excellence à l’UQTR, comme pour faire écho aux propos de Danièle Sauvageau.
Les Patriotes de l’UQTR doivent actuellement évoluer dans le circuit ontarien. D’après monsieur Clermont, il faudrait plus qu’une nouvelle équipe pour rapatrier les trois exilées au Québec. « Il faut un minimum de six équipes. Que ce soit Laval ou un autre, il faut ajouter trois équipes », estime-t-il.
D’après lui une entente pourrait être faite si Ottawa et Carleton, qui évoluent dans l’est de l’Ontario, acceptaient de se joindre à McGill, Concordia, Trois-Rivières et une éventuelle nouvelle équipe. Monsieur Clermont ne craint pas non plus pour le recrutement en indiquant que le hockey universitaire masculin possède un bassin de joueurs potentiels assez intéressant.
Une demande vraiment criante
Pour l’entraîneur-chef des Titans de Limoilou Pascal Dufresne, la venue d’une équipe universitaire sur le campus de l’Université Laval aurait un impact énorme sur le parcours de ses joueuses. « La seule autre option en français, c’est Montréal. Moncton est trop loin. Plusieurs doivent donc se résoudre à aller étudier en anglais », décrit l’entraîneur de 12e année.
Le pilote de l’équipe féminine est d’avis que le hockey universitaire est une réelle option pour ses protégées. Environ 90 % d’entre elles poursuivraient dans le circuit universitaire. « Il n’y en a pas beaucoup qui auraient une carrière scolaire s’il n’y avait pas le hockey », explique celui qui voit dans cette option un excellent moyen pour encourager les joueurs et joueuses à poursuivre leur parcours académique.