« Nightmare », « Sparrow », « Chakal »… C’est sous leurs pseudonymes que les B-girls et B-boys de la province se sont présenté.es au 2366, rue Galvani, pour prendre part au battle « Princes.sses of War » (POW) organisé par Breaking Québec. Du 11 au 12 octobre, plus de cent danseur.euses ont foulé l’arène aménagée dans les locaux du Studio Party Time, tous et toutes avec le même objectif : décrocher le grand titre.
Par Alexandre Côté, directeur de production et du numérique
Depuis cinq ans, ce type d’événements, axés sur le partage de la culture hip-hop et des fondations du breaking, se multiplie. Si, historiquement, le breaking est d’abord une danse de rue, la migration des battles vers des contextes structurés crée un véritable réseau de rencontres : B-girls et B-boys, des grands centres comme des régions, peuvent échanger leur vision de la danse. Évidemment, le breaking étant ce qu’il est, ces rendez-vous s’articulent inévitablement autour d’affrontements où chaque passage, sur un rythme dicté par le DJ, met à l’épreuve la musicalité et la technique des danseur.euses. Round après round, figure après figure, iels doivent convaincre les juges et le public qu’iels méritent d’être le ou la prochain.e « Prince.sse of War ».

Lors de la même fin de semaine, le Studio Party Time a aussi accueilli l’événement On Beat Battle. Alors que POW mettait en scène des duels de break en 1 v 1, On Beat Battle ouvrait l’arène à l’ensemble des styles de danse de rue (house, popping, krump, etc.) dans un format 2 v 2. Ce dispositif a permis aux participant.es et aux spectateur.rices de prendre la mesure des stratégies déployées par les duos pour optimiser leur synergie. Si la danse de rue est souvent perçue comme une pratique individuelle, ces rencontres en duo ont mis en lumière la dimension collective du freestyle, ces heureux hasards qui surgissent lorsque deux danseur.ses s’accordent.
Pour celleux qui n’auraient pas pu participer ou assister à l’un de ces événements, la saison ne fait que commencer. POW constituait la première étape de la tournée Breaking Québec, une mini-ligue qui regroupe quatre rendez-vous sur l’année, avec classements et points par catégories d’âge et niveaux. La prochaine manche se tiendra à Montréal (Street Disciples), avant un troisième arrêt à Beaupré (Power Madness). La finale aura lieu en mai, à la compétition de danse Hit the Floor, où le cumul des points départagera le Top 16 et sacrera les champion.nes de la saison. Entre-temps, les danseur.euses sont invité.es à poursuivre leur préparation et à suivre les annonces d’inscription publiées par Breaking Québec et les organisateurs locaux. L’objectif de ces événements : partager la culture de la danse de rue tout en favorisant les croisements entre scènes régionales, que ce soit de la première entrée en battle, jusqu’aux scènes mondiales.