La gloire dès la première « vraie » saison du CTUL

À peine trois mois après avoir officiellement vu le jour, le club de tennis de l’Université Laval (CTUL) a remporté le championnat canadien le 15 août dernier, en marge de la Coupe Rogers, à Toronto. Un pas dans la bonne direction pour l’entrée éventuelle de cette jeune formation au sein de la grande famille du Rouge et Or ?

C’est par la marque de 4-3 que les athlètes masculins du CTUL ont vaincu les champions en titre, les Golden Bears de l’Alberta. Un résultat serré qui, selon Christian Gingras, entraîneur-adjoint du club, témoigne bien de la lutte serrée que les deux formations finalistes se sont livrées, surtout qu’elles ne se connaissaient pour ainsi dire pas. « C’était la première fois de l’année que nous avions été aussi inquiétée », témoigne-t-il. La preuve : deux jours plus tôt, en demi-finale, le CTUL avait battu les Blues de Toronto par la marque de 7-0.

Dès le début de la joute, l’Alberta avait pourtant pris une sérieuse option sur la victoire en remportant deux des trois matchs disputés en double. « Nous avons alors discuté avec les troupes, de manière à replacer les esprits pour les matchs en simple », raconte celui qui cumule soixante ans d’expérience dans le tennis avec son collègue Jacques Bordeleau, entraîneur-chef du CTUL. Un choix judicieux puisque les Lavallois allaient par la suite remporter leur quatre premiers matchs en simple, s’assurant ainsi du titre.

Fait à noter : Félix Lavoie-Pérusse, le meilleur jouer du CTUL, a conservé sa fiche immaculée lors de ce tournoi, remportant coup sur coup ses deux parties aux nationaux. Il est aussi invaincu au niveau régional, ayant enlevé les honneurs à l’ensemble des tournois auxquels il a participé.

La cerise sur le sundae

De l’aveu même de l’état-major du CTUL, cette victoire lors du championnat national universitaire est un peu la cerise sur le sundae d’une saison au-delà des attentes. Officiellement constituée le 21 mai dernier, la formation qui avait alors évolué pendant un an sous le nom d’Équipe universitaire de la Capitale a vaincu les Redmen de McGill lors du championnat provincial. Les athlètes féminines n’avaient toutefois pas connu une telle chance, s’inclinant lors de cette même compétition.

Est-ce que la bonne tenue d’un si jeune club accélérera son entrée au sein du programme Rouge et Or, une option qui n’est pas exclue par les principaux concernés ? « Je peux dire qu’on est dans la bonne voie, se contente de dire Christian Gingras. Disons que c’est un prérequis que l’on peut dorénavant cocher sur notre longue liste d’épicerie [pour accéder au programme] ! » Beaucoup de technicités, allant de la constitution d’un conseil d’administration au respect de budgets, doivent en effet être respectées pour porter les couleurs du Rouge et Or.

Aucune échéance n’est par ailleurs avancée dans ce dossier.

Combler un vide

La ligue universitaire du Québec a vu le jour en 2013. Chapeautée par la Fédération québécoise de tennis, elle rend possible la poursuite du tennis au niveau universitaire au Québec, ce qui n’était pas le cas auparavant. « À moins de se tourner vers les États-Unis ou d’être destinés à une carrière à l’international, les joueurs qui sortaient du sport-étude au secondaire devaient mettre un frein à leur carrière, faute d’encadrement et de structure pour leur permettre de continuer. Le circuit universitaire et, éventuellement, collégial vient combler ce vide », explique celui qui est également entraîneur au sein du Club Avantage de Québec.

C’est d’ailleurs là une des raisons qui a motivé Christian Gingras à s’impliquer dans ce projet. « Ça, et puis le fait qu’à cet âge, les athlètes sont particulièrement motivés et rigoureux. Quand ils viennent aux séances d’entraînement, c’est pour travailler, et pas pour niaiser. »

Le CTUL compte environ 10 joueurs, tant pour le volet masculin et féminin. Les meilleurs sont de niveau national, alors que le reste est de calibre provincial.

Le tennis universitaire en cinq points

  • Contrairement à un tournoi de tennis classique, où une défaite entraîne automatiquement l’élimination, un tournoi de tennis universitaire se joue en équipe.
  • Des points sont attribués pour chaque victoire en double et en simple. La formation avec le plus de points cumulés gagne.
  • Les parties sont toutes jouées le jour même.
  • Les entraîneurs peuvent fournir des trucs et conseils à leurs étudiants-athlètes lors des parties. Cela n’est pas permis lors d’un tournoi de tennis traditionnel.
  • Ce modèle est le même utilisé que celui au sein des collèges américains.

Camp de sélection

À la suite de la victoire de leurs protégés au championnat canadien, Jacques Bordeleau et Christian Gingras se sont fait approcher par les entraîneurs des équipes adverses. « Ils nous ont taquinés en nous disant : “J’espère que tel joueur gradue l’année prochaine !” », se remémore en riant l’entraîneur adjoint.

Au tennis comme dans tous les sports universitaires, le recrutement est le nerf de la guerre. Chaque année, des vétérans quittent le bateau, leur diplôme en poche. Les partants doivent être remplacés par des forces fraîches, sous peine de voir les succès futurs de l’équipe être compromis.

C’est pourquoi le CTUL tiendra un camp de sélection en vue de la saison 2016. Ce dernier se déroulera le 12 et 13 septembre prochain au parc Victoria, près du Stade municipal de Québec. En cas de mauvais temps, le camp se déplacera au Club Avantage de Québec. Des essais en simple (hommes et femmes) sont entre autres au menu.

Pour signaler votre présence ou pour davantage de renseignements, contactez Jacques Bordeleau à l’adresse suivante : bordy2000@hotmail.com

Auteur / autrice

  • Maxime Bilodeau

    Journaliste (beaucoup), kinésiologue (un peu) ainsi qu’amateur de sports d’endurance (jamais assez), Maxime œuvre au sein d’Impact Campus depuis 2013. Le journaliste-bénévole qu’il était alors a ensuite dirigé les Sports pour, finalement, aboutir à la tête du pupitre Société, une entité regroupant les sections Sports, Sciences & technologies et International. Celui qu’on appelle affectueusement le « gârs des sports » collabore aussi à diverses publications à titre de pigiste. On peut le lire entre autres dans Vélo Mag, Espaces, et L’actualité.

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