Oui, les buts, les exploits et les records, mais tout ça est disponible en rafale au bulletin Sport 30. Tout monté, avec les ennuis coupés et les longueurs raccourcies. La Ligue nationale de hockey voudrait fidéliser son public et s'en approprier un nouveau, mais elle fait fausse route. Le nouveau système où les capitaines doivent repêcher les joueurs enlève tout sentiment d'appartenance à un groupe à tous les joueurs. Défendre sa conférence était-il si mauvais?
Je m'ennuie du temps où les meilleurs européens affrontaient les joueurs des États-Unis et du Canada. Au moins il y avait un peu de fierté, une cause à défendre. Le nouveau repêchage transforme les plus grandes vedettes du hockey en gamins du secondaire qui se font plaisir en se sélectionnant entre eux. Parlant du Canada, le nouveau système n'a pas laissé beaucoup de place aux européens, avec seulement 14 joueurs sur 48.
Au final, ne reste que les buts et les records, et tout ça, on peut le voir en rediffusion sans problème. Ce qui fait qu'un sport est électrisant, c'est LE moment, LA séquence qu'il faut voir en direct, quand les athlètes brûlent dans le feu de l'action. C'est difficile à expliquer. Si je vous dis: comment expliquer à sa copine qu'enregistrer le SuperBowl pour l'écouter en rediffusion ne se fait pas? Zdeno Chara a battu son record et les Sedin ont joué l'un contre l'autre, d'accord. Mais, tant que la LNH ne trouvera pas le moyen de rendre le spectacle plus intense, je pourrai continuer de regarder le résumé de RDS, juste après l'antichambre, ou «la version cheap de Off the record».
Yves Leclerc en a parlé dans sa chronique du Journal de Québec en fin de semaine. Quelque chose comme «un sport de contact sans contact, ça ne fonctionne pas». Autant pour le ProBowl que pour le match des étoiles. Effectivement, quand on dénature un sport… On avait la crème de la crème en fin de semaine, mais Yves avait sans doute raison, sans contact, la crème ne «pogne» pas et on se ramasse avec du lait et des mottons.