« Envoye Pauline », « Let’s Go Paupau » : les Québécois ont visiblement adopté Pauline Parmentier comme ils l’avaient fait pour Océane Dodin en 2016. Et comme Dodin, la 69e raquette mondiale les a remerciés en se qualifiant pour la finale de la Coupe Banque Nationale après un marathon de 2 h 37 min qui s’est terminé dans l’euphorie lorsque Parmentier a lancé une expression bien québécoise à la foule.
« Comme on dit ici, l’affaire est ketchup », s’est exprimée à la foule la 69e raquette mondiale, ajoutant quelques minutes plus tard qu’elle avait regardé les expressions québécoises « pour s’adapter à la ville ».
Malgré cet intérêt, « envoye » ne faisait visiblement pas partie des expressions étudiées.
« C’est quoi ça? C’est allez, non? […] J’entendais, mais je me disais que je ne connaissais pas. J’aime beaucoup vos expressions ».
Contrairement à l’expression, tout n’allait toutefois pas comme prévu pour la Française. L’athlète de 32 ans a dû puiser dans ses réserves pour venir à bout de la Britannique Heather Watson en trois manches de 5-7, 6-3 et 7-6 (5).
En avance 5-3 sur son service en fin de première manche, elle a échappé les quatre jeux suivants et la manche.
« C’était une grosse bataille. J’étais hyper énervée de perdre le premier set alors que je l’avais en main. J’étais assez frustrée de le perdre, mais je suis contente de m’être reprise dès le premier point du deuxième set. »
La même chose a toutefois failli se reproduire au deuxième engagement alors qu’elle menait 4-0. Avec le support du public, Parmentier a limité les dégâts, en route vers sa deuxième finale de la saison, après sa victoire à Istanbul en avril.
« T’es presque chez toi, quoi! Je sentais que j’avais le public avec moi. Sur des moments comme ça, ça aide. Quand on est dans le dur au bout de deux heures et demie, quand le public est derrière, c’est forcément un plus ».
La retraite attendra
Avant cette victoire en Turquie, Parmentier traversait une période difficile sur les courts, ayant perdu 15 de ses 17 premiers matchs cette année. Elle pensait alors à sa retraite, avant que son premier titre WTA en 10 ans la fasse changer d’avis. Pourrait-elle s’arrêter sur une victoire à Québec? Pas du tout!
« Ce serait dommage quand même! », a rigolé « Paupau », comme la surnomment les Français. « Déjà, si j’arrête, ça ne sera pas ici. Je pense que ce sera plus sur un tournoi comme Roland (Garros) ou sur une fin de saison. Là, je n’ai pas prévu d’arrêter lundi, quoi! »
« Justement, ça me donne un petit peu envie de continuer. Ce qui est génial, c’est de pouvoir profiter jusqu’au bout et de savoir que ça va s’arrêter bientôt, mais de continuer à profiter et à faire de belles choses ».
Jessica Pegula poursuit sa route
Pauline Parmentier affrontera Jessica Pegula en finale de la Coupe Banque Nationale, dimanche dès 11 h au PEPS.
Samedi, l’Américaine de 24 ans est devenue la quatrième qualifiée de l’histoire à atteindre la finale à Québec, alors qu’elle est revenue de l’arrière pour venir à bout de la cinquième favorite Sofia Kenin en trois manches de 4-6, 6-2 et 6-4.
Elle rejoint donc Lauren Davis (2016), Tamira Paszek (2010) et Abigael Spears (2004) comme seules athlètes ayant réussi l’exploit dans l’histoire de la Coupe Banque Nationale. Paszek est toutefois l’unique joueuse à être repartie de Québec avec le titre de championne.
Kenin avait pourtant bien commencé la rencontre, brisant le service de Pegula à sa première occasion en milieu de première manche. L’athlète de 24 ans a toutefois profité des largesses au service de sa compatriote au cours des deux derniers sets afin de se qualifier la dernière journée du tournoi.
« C’est toujours bon de revenir de l’arrière, parce que tu veux toujours gagner. Sur le moment, c’est décevant, mais au final, c’est plus satisfaisant et ça aide la confiance », philosophe celle qui deviendra dimanche la joueuse la moins bien classée à participer à une finale de la WTA cette saison.
Une première finale
Pegula participera dimanche à sa première finale WTA en carrière. Il s’agira de sa troisième présence à une partie de championnat depuis le début de la saison, après des défaites en finale des tournois ITF de Tampa Bay et d’Honolulu.
Malgré l’importance de sa victoire, la native de Buffalo s’est présentée en entrevue beaucoup plus calme que la veille, laissant paraître une certaine fatigue après avoir disputé six matchs en huit jours en raison de sa participation aux qualifications.
« Je ne me sens pas remplie de joie », a confessé Pegula après avoir parlé sur le court, à tort, d’une «victoire émotionnelle».
« J’ai déjà eu de très bonnes victoires cette semaine, donc je savais que j’avais de bonnes chances de gagner. Je ne suis pas énormément énervée par ça. Je suis seulement contente d’avoir pu faire le travail ».
Néanmoins, elle dit se sentir bien physiquement, elle qui s’est absentée du circuit pendant quelques mois la saison dernière afin de soigner une blessure à la hanche.