Dimanche dernier, une équipe de rugby masculine faisait sa pratique au stade Chauveau. L’équipe s’appelle les Ulérions. Elle veut permettre aux hommes de jouer au rugby à l’Université Laval et faire partie d’une ligue universitaire.
Tout a commencé par un message sur la page Facebook Spotted : Université Laval, il y a environ deux ans, dans lequel des hommes souhaitaient constituer une équipe de rugby. Philip Brotherton, un ancien joueur de rugby au cégep, et quelques amis commencent ainsi à contacter des entraîneurs, des joueurs ou des athlètes potentiels.
Maxime Coulaud, étudiant au doctorat et passionné de rugby depuis vingt ans, ainsi que l’entraîneur Sébastien Cobian sont tout de suite embarqués dans ce projet. Malgré qu’il n’y ait pas d’équipe de rugby masculin au Rouge et Or, les étudiants et entraîneurs intéressés font leur propre démarche.
Aujourd’hui, ils sont reconnus au niveau des registres d’entreprises, ils ont fait des tournois contre des universités reconnues telles que McGill, Condordia, l’Université de Montréal, UQAC ainsi que deux collèges américains. L’équipe se développe et accueille de nouveaux joueurs. Actuellement, elle attend une réponse du Bureau de la vie étudiante (BVE) pour être reconnue comme étant une association sportive à l’Université.
Viser le Rouge et Or
Les hommes des Ulérions souhaiteraient un jour avoir l’opportunité de former une équipe masculine au sein du Rouge et Or. Ils ne souhaitent pas à diminuer l’importance du football ou du rugby féminin, mais bel et bien d’offrir un sport alternatif pour ceux et celles qui terminent leur saison ou souhaite simplement faire un sport d’équipe.
L’absence d’une équipe masculine de rugby à l’Université Laval réduit les options pour les joueurs collégiaux en fin de parcours. Plusieurs doivent arrêter ou quitter la ville pour jouer dans les autres universités qui les recrutent. La possibilité de pratiquer ce sport pourrait aussi augmenter le sentiment d’appartenance et la motivation pour leurs études.
L’une des raisons qui explique le refus d’avoir une équipe de rugby masculine au Rouge et Or est celle de la parité entre les équipes de sport féminines et masculines. Il y a donc seulement du rugby féminin comme il y a seulement du football masculin. L’Ulérion, cependant, continue de se développer et de s’améliorer. Il accueille à bras ouverts les étudiants souhaitant tester ce sport, donnant ainsi de la confiance et du courage aux nouveaux.
Un sport de plus en plus populaire
Le rugby commence à prendre de plus en plus de place au Québec; surtout suite aux Olympiques de 2016. Les femmes canadiennes y ont gagné la médaille de bronze au rugby à 7.
Le sport est souvent joué dans l’Ouest canadien et il est particulièrement populaire en Europe et dans les pays du Commonwealth. Au Québec, les clubs, dont notamment le Club de Rugby de Québec (CRQ), se développent et gagnent en popularité. Dans les cégeps, le niveau des compétions augmente de plus en plus et plusieurs femmes tentent leur chance pour faire partie de l’équipe du Rouge et Or.
Démystifier les stéréotypes de ce sport
Le rugby est un sport qui semble encore entretenir, certain préjugés négatifs. Le rugby est parfois qualifié de « un sport de fou » ou jugé trop dangereux. Parfois, il est vu comme étant le « football pour les filles ». Le rugby n’a pourtant rien avoir avec le football.
En bref, c’est un sport qui se joue à 15 ou à 7 joueurs. Deux équipes s’affrontent afin de marquer le plus d’essais possible, mais avec beaucoup moins de temps mort qu’au football américain. Un essai doit se faire en aplatissant le ballon de rugby dans la zone de l’adversaire; c’est presque comme un touchdown.
Le sport demande une endurance incroyable et beaucoup de stratégie pour éviter les blessures. En effet, comme le joueur ou la joueuse n’a pas d’équipement de protection, il lui faut développer sa technique pour faire des bons plaquages et des bonnes chutes.
Les Ulérions mettent les cinq valeurs principales du sport : l’intégrité, la passion, la solidarité, la discipline et le respect. « Le rugby c’est simple, c’est un ballon puis des copains autour. Puis après, quand tu ne peux plus jouer et bien tu enlèves le ballon et il reste les copains », dit l’entraîneur en citant le joueur français, Jean-Pierre Rives.
L’équipe est diversifiée aux niveau des différents parcours des joueurs. Ils proviennent de plusieurs facultés et départements différents : chimie, politique, administration, médecine, etc. De plus, certains font du football, du soccer, de l’athlétisme et même du golf.
Quelques uns en étaient à leur sixième pratique alors que d’autres jouent depuis le secondaire. Tous mettent l’accent sur la solidarité; on ne peut pas jouer individuellement en courant vite pour marquer seul un essai; il faut le soutien des coéquipiers. Cette solidarité se sert aussi pour leur motivation et leur volonté à viser toujours plus haut.
