Photo : La Presse Canadienne

Surprise olympique

C’est confirmé, la skieuse de fond du Rouge et Or, Anne-Marie Comeau, aura sa place aux Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang. Techniquement elle répondait à tous les critères, mais la décision finale de Ski de fond Canada n’est tombé que lundi. « C’est une histoire incroyable que l’on vit dans le club de ski de fond du Rouge et Or », se réjouit Martin Guy, le président du conseil d’administration du R et O, comparant le récit à celui d’un film.

Il faut rappeler que la qualification de Comeau avait causé toute une surprise. Même la principale intéressée ne s’y en attendait pas. Elle avait participé à la première épreuve seulement parce qu’elle se déroulait dans sa «cour», à St-Ferréol-les-Neiges. Après être arrivée deuxième lors de ce 15 km, la skieuse devenait tout à coup potentiellement éligible pour les JO.

L’incertitude ne semblait toutefois pas déranger l’étudiante-athlète. « Si je vais aux Olympiques, ça voudra dire que je suis dû pour y aller, puis si je n’y vais pas, ça sera pour une prochaine fois peut-être », déclare-t-elle, jeudi dernier en conférence de presse le sourire au lèvre.

Après ce premier essai réussi, Comeau a ensuite dû faire ses preuves dans les deux dernières semaine sur le circuit de la Fédération internationale de ski (FIS). « Je ne savais même pas c’était quoi les prochaines course de la FIS » s’étonne-t-elle, illustrant le côté inattendu de son périple.

Juste avant la date butoire du 21 janvier, elle complète avec brio les deux épreuves supplémentaires requises par la FIS. Au Vermont, elle est arrivée deuxième et au Montana, elle est arrivé 16e. « Dans le Montana, le calibre universitaire américain est vraiment fort », indique la skieuse.

Ces résultats lui confèrent tout de même assez de points pour espérer une place sur l’équipe olympique. Comeau rejoint donc les 11 autres fondeurs canadiens qui s’envoleront pour PyeongChang dans quelques jours.

Étudiante-olympienne

Comme sa présence à PyeongChang est confirmée, Comeau avoue qu’elle devra certainement réduire sans doute sa charge de travail à l’Université. « Je m’étais inscrite à quatre cours, mais je pense pas que ce sera possible de continuer à temps plein avec les Olympiques », admet l’athlète. Elle compte ainsi répartir ses cours sur deux sessions, ne voulant pas être exclue du Rouge et Or.

Celle qui étudie aussi en administration trouve stimulant le fait d’être à la fois étudiante et athlète. « Ça change les idées, quand on s’entraîne, on se concentre juste sur une chose, mais quand on a de l’école aussi, on tombe plus dans la vie normale », relate Comeau, vantant les avantages du Rouge et Or.

Faire une croix sur les U23

Comeau s’était aussi qualifiée aux championnats U23 lors de la même compétition au mont Ste-Anne. Bien déterminée d’y participer, elle a toutefois dû revoir ses aspirations.

Avec les championnats qui se déroulaient en Suisse cette année et les épreuves de qualification olympique, son horaire commençait à être bien chargé. « Je suis revenu du Montana dimanche et je serais partie pour les U23 lundi », affirme la skieuse, mentionnant que cela n’aurait pas été de tout repos.

Elle profitera donc des prochains jours pour relaxer un peu, après les dernières semaines intenses. « Je pense que selon les circonstances, je suis contente de pouvoir me reposer chez moi, retourner à l’école et me préparer pour les Olympiques », se console Comeau.

Pas question d’arrêter de courir

Comeau avait d’abord pris la décision d’arrêter le ski après un blessure à l’épaule, pour se concentrer sur sa carrière de coureuse crosscountry au sein du Rouge et Or. Cependant, elle n’a pas pu s’empêcher de revenir à ses premiers amours sportifs. Elle s’est ainsi fait recruter au sein du club de ski de fond de l’Université.

Ses bonnes performances en ski ne veulent pas pour autant dire que l’étudiante-athlète désire arrêter la course à pieds. « Je veux continuer à courir dans mon entrainement de ski et skier dans mon entrainement de course », se convainc Comeau. Elle est persuadée qu’il y a une certaine complémentarité entre les deux sports.

Elle ne croit pas qu’elle serait pas heureuse en arrêtant le crosscountry. « Juste courir, c’est simple, il n’y a pas de technique, je suis capable de rentrer dans ma bulle et de me déconnecter de la vie », médite-t-elle, insistant sur la simplicité du sport.

Les Jeux olympiques d’hiver se dérouleront du 9 février au 25 février prochain à PyeongChang en Corée du Sud.

Auteur / autrice

Consulter le magazine