Tous les clubs ne sont pas égaux

Le club de football de l’Université Laval monopolise l’attention des amateurs et des médias depuis belle lurette à Québec, mais monopolise-t-il également les ressources financières chez le Rouge et Or? « Légendes urbaines », dit Gilles Lépine.

Frais d’une huitième coupe Vanier en 18 saisons, le Rouge et Or football dispose sans surprise du plus gros budget des 13 clubs sportifs de l’université. En fait, pour la dernière année, celui-ci a disposé d’un budget de 2 160 000 dollars selon les états financiers globaux consultés par IMPACT CAMPUS, soit un montant presque équivalent aux budgets des 12 autres clubs mis ensemble. N’y a-t-il pas redistribution des richesses chez le Rouge et Or?

Un système unique au Canada

« Chaque sport a une corporation sans but lucratif, qui n’est pas propriétaire de l’équipe, formée de bénévoles, dont la mission est d’aider le club dans la levée de fonds et dans tout ce qui est administration », explique Gilles Lépine, directeur du programme d’excellence Rouge et Or. « On fait des levées de fonds pour l’ensemble du programme qui nous permettent de redonner à tous, mais chacun est responsable de son déficit ou de son excédent pour l’année suivante. »

Les trois sources principales de financement pour les équipes sont aisément identifiables : la billetterie, les commanditaires et les activités de collecte. Si les footballeurs peuvent se payer un pré-camp d’entrainement en Floride, c’est qu’ils ont capitalisé sur au moins deux de ces éléments.

« Ce qui est arrivé en football, et qui a créé les légendes urbaines [sur le favoritisme du Rouge et Or], c’est qu’on a eu un gros succès à la billetterie », affirme Lépine. La réalité est que le football a attiré en moyenne près de 14 000 spectateurs par match cette année, comparativement à quelques centaines pour les formations féminine et masculine de soccer par exemple. Aussi, l’équipe a la chance de compter sur Jacques Tanguay, président de son comité exécutif et figure bien connue du monde des affaires et du sport à Québec. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que chaque club à son ‘’Jacques Tanguay’’, ils sont juste moins connus », assure le président du Rouge et Or.

Le football pour tous

Gilles Lépine fait également valoir que le succès du football profite à tous en quelque sorte. « Tous les clubs, sans exception, font du bénévolat lors des matchs de football locaux, donc on redonne grassement aux étudiants-athlètes qui se présentent de manière bénévole », déclare-t-il. « Il ne faut pas non plus oublier que quand des commanditaires nous approchent pour le football, nous on est là pour dire : ‘’Oh oh! Il y a tout le programme’’, et là on en distribue à tout le monde. »

Des athlètes abondent

Quelques athlètes des autres clubs du Rouge et Or, consultés de manière anonyme aux fins de l’article, se sont dits en accord avec Gilles Lépine. « Ils ont bâti leur réputation depuis des années, et ils gagnent encore et encore, c’est tout à fait juste », a commenté un membre de l’équipe de basketball.

« On ne va pas tordre le bras de la population pour aller voir du basket, du soccer ou des courses », a pour sa part argumenté un membre du cross-country. « L’organisation fait bien pour parler de tous les sports. Il y a beaucoup d’universités où il y a vraiment des biais pour certains sports et c’est flagrant. »

Auteur / autrice

  • Sébastien Desrosiers

    Chef de pupitre aux sports à Impact Campus et animateur à CHYZ 94.3, on peut dire que les médias étudiants ça me connait à ce point-ci. Je terminerai mon baccalauréat en communication publique à l’Université Laval (profil journalisme) au printemps 2014. À défaut de faire carrière dans le sport professionnel en tant qu’athlète, j'en ferai la couverture. En attendant, je suis également entraineur de basketball masculin au cégep de Sainte-Foy. « On manque 100% des lancers qu'on ne prend pas », a dit Wayne Gretzky un jour. J’essaie d’appliquer cette mentalité à tous les aspects de ma vie.

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