L’APÉTUL demande une politique familiale concrète

L’Association des parents-étudiants (APÉTUL) demande à l’administration de l’Université Laval de mettre en place une politique concrète, qui concilierait les réalités familiales et celles des études. Ce genre de mesure d’aménagement existe déjà pour les étudiants-athlètes ou encore pour les personnes handicapées.

Le groupe rencontrait, lundi après-midi, le vice-recteur aux études et activités internationales Bernard Garnier et le directeur des services aux étudiants Denis Bussière. L’objectif : présenter le rapport des recommandations émises lors du World Café du 24 septembre, à l’occasion du 10e anniversaire de l’association.

« Nous ne sommes pas encore en phase de négociations avec l’Université. On veut simplement déposer une demande formelle de politique familiale pour l’année 2016-2017 », affirme la coordonnatrice de l’APÉTUL, Annie-Pierre Bélanger.

Celle-ci rappelle que, sur le campus, chaque parent-étudiant vit des réalités uniques et distinctes. Un programme concret permettrait en ce sens « d’uniformiser les enjeux et d’avoir les mêmes conditions, ce qui fait qu’on ne serait plus constamment sur un champ de bataille », lance-t-elle.

Des réactions différentes

D’un département à l’autre, le niveau d’empathie et de compréhension envers les familles semble fluctuer. C’est du moins ce qu’estime la présidente de l’APÉTUL, Isabelle Caouette, étudiante au baccalauréat en relations industrielles et mère monoparentale.

« Dans mon département, on m’a carrément suggéré de passer par d’autres accommodements comme le TDAH, qui te permet d’avoir des preneurs de notes, pour pallier les problèmes avec ma fille », s’indigne-t-elle, soulignant qu’il faudrait plutôt régler le problème en tant que tel.

Certaines facultés seraient plus ouvertes, alors que d’autres, par manque d’expérience, ignorent comment réagir aux demandes d’aménagement. L’absence d’une politique pourrait d’ailleurs s’expliquer par cette même fermeture. « Les universités, même si elles prônent l’innovation et la recherche, demeurent des milieux très conservateurs, favorisant le modèle de l’étudiant à temps-plein de manière régulière », indique Mme Bélanger.

Lancer le mouvement à l’échelle provinciale

De son côté, le gouvernement du Québec a déjà affirmé son soutien envers la cause des parents-étudiants et la création d’une politique, à l’occasion du Forum de la famille québécoise en 2013. « Il est ressorti de cet évènement qu’il faut s’occuper de tout ça, exprime la coordonnatrice. Il manque le pas de l’université maintenant. »

Actuellement, aucun cadre précis n’existe sur les campus québécois pour affirmer la position spécifique d’un parent aux études universitaires. L’UL pourrait devenir la première à légiférer sur ce dossier. Elle ferait ainsi figure de pionnière en matière d’égalité, selon Mme Caouette. La présidente rappelle la nécessité immédiate de poser les assises à un cheminement progressif vers une politique bien pensée.

Disponible sur le site Internet de l’Université Laval, le Guide de référence sur les mesures d’accommodement offertes en contexte universitaire propose, depuis cette année, une série de questions et de procédures à adopter pour accommoder certains groupes sociaux. « Nous, on propose d’éviter ce processus personnel et complexe en ayant des balises, exprime Annie-Pierre Bélanger. Nos demandes sont souvent refusées, puisqu’il n’y a pas de cas auquel se rapporter. »

Étudiants internationaux concernés

Le vice-président aux communications de l’APÉTUL, Wisnique Panier, est pour sa part étudiant étranger à l’UL. Il est arrivé à Québec en compagnie de sa femme et de sa fille de cinq ans. Selon lui, ce statut de nouvel arrivant peut occasionner des besoins spécifiques.

« J’ai dû m’absenter pour accompagner ma conjointe à l’hôpital lors de sa grossesse, conclut-il. Sauf que je ne connais personne ici pour m’aider, il n’y a que moi et ma famille. Tout ça, alors que j’ai un travail à soumettre. Ça devient un ensemble de problèmes difficiles à gérer. »

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