Aucune politique envisagée

«Le végétalisme est extrêmement marginal», lance d’entrée de jeu Denise Ouellet, experte en nutrition et en alimentation, qui siège sur le Comité des services alimentaires de l’Université Laval. Marginal, effectivement, puisqu’on estime qu’en 2000, moins de 1% des Américains ne mangeaient aucun produits d’origine animale (voir encadré en page 6). Aucune statistique sur le sujet n’a été recensée en ce qui concerne la population du Canada.

Même son de cloche du côté de Pierre Boutin, agent de recherche et de planification et conseiller en la matière du vice-recteur à l’administration et aux finances, qui agit comme secrétaire au sein de ce même comité. «Il n’y a actuellement aucune politique qui oblige les carrefours alimentaires du campus à proposer des mets végétaliens», explique-t-il. La demande ne serait pas là, au contraire des mets végétariens, qui étaient désirés depuis quelque temps par des étudiants et des membres du personnel de l’Université. «Même s’il n’y a pas de politique, cela n’empêche pas les concessions de le faire»,
ajoute-t-il.

Possible… mais difficile
Jessika Pickford, étudiante à la maîtrise en agroforesterie et végétalienne, affirme toujours traîner son propre dîner à l’Université afin de pouvoir se nourrir convenablement, selon son choix de vie. «Si je n’ai pas mon lunch, je peux me débrouiller à la cafétéria du [pavillon] De Koninck, avec une salade, ou une frite, du végé-pâté ou du lait de soja»,
explique-t-elle.

Les pavillons De Koninck, Desjardins et Vandry, offrent d’ailleurs un bar à salades, le midi, où la nourriture peut être considérée comme étant végétalienne. «Quelqu’un qui est végétalien peut se nourrir dans ces bars à salade», confirme
Sophie Trépanier, nutritionniste pour les cuisines Laliberté, qui fournissent une importante partie de l’alimentation sur le campus. Cependant, ce ne sont pas toutes les cafétérias du campus qui sont équipées de la sorte. «Le [pavillon] Vachon et le [pavillon] Pouliot, c’est impossible pour moi d’y manger», précise Jessika Pickford.

Végétalisme anonyme
Jadis, le Collectif de minuit, un groupe d’action alimentaire de l’Université Laval, proposait une fois par semaine des repas végétaliens gratuitement, ou en échange d’une contribution volontaire. «C’était une action politique à plusieurs niveaux, lance une ancienne membre du collectif, qui désire garder l’anonymat. On voulait s’opposer à Sodexo, qui avait alors le monopole à l’Université. On voulait montrer qu’il était possible de bien manger, pour pas trop cher, et sans consommer de viande. C’était un mouvement sur la gestion de la nourriture dans la vie en générale.» Malheureusement, le mouvement s’est éteint cette année, faute de membres.

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