Des principes

Le Parti vert propose un réinvestissement de 460 M$ dans le système d’éducation québécois, englobant tous les niveaux et la formation professionnelle. Sa plateforme est principalement axée sur l’augmentation des investissements par élèves et étudiants, ainsi que sur la diminution du nombre d’élèves par professeur. Imprécis quant aux moyens à employer pour subvenir aux besoins des universités concernant le sous-financement, M. Rainville énonce tout de même le principe que «les universités doivent être financées à la hauteur de leurs besoins. Elles ont besoin d’équipements à la fine pointe de la technologie. L’université, ce n’est pas juste une bâtisse avec un enseignant qui donne sa matière, c’est aussi ce qui englobe tout ça». Le Parti vert propose également que les entreprises ayant une masse salariale de plus de
300 000$ investissent 1% de celle-ci pour faciliter la formation de la main-d’oeuvre.

Bien qu’il considère que la gratuité scolaire soit un idéal à atteindre, M. Rainville n’en fait pas un objectif que sa formation politique devrait s’efforcer d’atteindre. Il appuie d’ailleurs la hausse des frais de scolarité, instaurée par le gouvernement Charest en 2007. «Le dégel de 50$ est convenable. Nous, on parle d’une indexation des frais de scolarité au coût de la vie. On ne peut pas offrir la gratuité. Ça, c’est un rêve, on devrait pouvoir s’éduquer gratuitement. Sauf que financièrement, c’est impossible. Il faut mettre les millions nécessaires pour faire en sorte que l’éducation soit de qualité. Mais il ne faut pas faire supporter aux étudiants des frais autres que l’indexation», dit celui qui a fondé le projet «Germe la Vie», ayant pour but d’éliminer la faim des élèves de Montréal pendant les heures de classe.

M. Drainville, qui avoue ne pas avoir étudié la question des frais de scolarité en profondeur, se veut totalement contre une possible déréglementation des frais qui mènerait les étudiants à payer en fonction du coût de leur formation. «Les frais doivent être les mêmes pour tous. Tout le monde a besoin d’un médecin, tout le monde a besoin d’infirmières. Toute la société doit participer à cela, de façon à ce que l’indexation s’applique pour tous de façon égale. Il faut que ça soit accessible pour tout le monde, il faut éviter l’élitisme», clame-t-il.

Peu au fait du projet de loi 107 sur la gouvernance des universités, M. Drainville croit tout de même que la loi doit obéir au bon sens et à la capacité de payer des citoyens: «Ceux qui sont à l’externe doivent avoir une écoute active de ceux qui sont à l’interne. En bout de ligne, c’est le citoyen qui doit avoir le dernier mot, car c’est lui qui paie les taxes… Un citoyen impartial, payeur de taxes, normalement, va prendre des décisions dans l’intérêt de la population et des universités. Une université doit toujours rester indépendante des intérêts financiers de quelconques compagnies. C’est extrêmement important, sinon on vient de teinter la saveur elle-même de l’université. C’est un milieu de création, de savoir et d’expansion de la connaissance», termine-t-il.

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