L’après Rapport Castonguay

Michel Venne était de passage à l’Université, mercredi dernier, à l’invitation du Centre d’analyse des politiques publiques (CAPP) pour discuter du rapport Castonguay, qui propose une plus grande place du privé dans le système de santé québécois. Sa conférence, intitulée Les vertus cachées du rapport Castonguay, a attiré plus d’une trentaine d’étudiants et de professeurs venus en découvrir un peu plus sur les dessous d’un groupe de travail au parcours cahoteux.

Mis en branle à la suite du discours du Trône de 2007, le groupe de travail sur le financement du système de santé était présidé par Claude Castonguay, ancien ministre de la Santé surnommé le père de l’assurance-maladie. Aussitôt paru, le rapport fut en quelque sorte mis sur la glace à la suite de la déclaration de l’ex-ministre de la Santé, Philippe Couillard, à l’effet que deux recommandations-clés, soit une hausse de la TVQ d’un demi à un point de pourcentage et l’instauration d’une franchise liée au revenu et à l’utilisation des soins, ne seraient pas appliquées.

Bien qu’ayant été étiqueté comme un opposant au rapport par sa position dissidente, Michel Venne se range néanmoins presque entièrement derrière les conclusions de celui-ci. Malgré son opposition à une idée déjà promue par Castonguay, l’instauration d’un ticket modérateur, le conférencier a montré son appui à la formule de franchise, tenant à rappeler qu’elle serait modulée et instaurée avec un souci d’équité.

Les universitaires présents auraient sûrement pu continuer à poser des questions pendant des heures, tant à propos de la mécanique du groupe de travail que de la conciliation entre la place du secteur privé et l’universalité, valeur-clé du modèle québécois. Mais s’il y n’avait eu qu’un message à faire passer auprès des spectateurs, c’est que le rapport Castonguay ne fut pas aussi tabletté qu’ont pu le laisser croire certains analystes. Michel Venne prépare d’ailleurs à ce sujet une lettre pour Jean Charest, qui déclare que 60% des recommandations du rapport En avoir pour notre argent ont été appliquées.

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