Laval d’un océan à l’autre

 

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Photo: Dominique Talbot

Un grand nombre d’acteurs des scènes politique et artistique québécoises s’étaient donné rendez-vous pour assister à la remise du doctorat honoris causa conféré à Céline Dion par le Conseil universitaire le 5 février dernier. Pourtant habituée aux récompenses de tous genres, la diva recevait pour la première fois un tel honneur au cours d’une cérémonie retransmise en direct du Pacifique à l’Atlantique.

 

Présenté exceptionnellement au Palais Montcalm en raison des contraintes de déplacement exposées par le couple Dion-Angélil, l’événement a attiré des centaines de curieux qui n’ont malheureusement pas eu l’occasion de voir leur vedette favorite, cette dernière faisant son entrée et sa sortie par des portes secondaires. La foule a tout de même eu la chance d’apercevoir plusieurs vedettes québécoises en plus d’assister à l’arrivée du maire Régis Labeaume, imitant la gestuelle du Bonhomme Carnaval.

Le Conseil universitaire s’était montré divisé en février –?19?membres avaient voté pour et 15?contre?– afin de remettre une telle distinction à la vedette. Un court débat s’en était suivi, puisque plusieurs craignaient une certaine dévaluation de ces doctorats hautement méritoires. Le recteur de l’Université, Denis Brière, soutient que les critères de sélection ne sont pas figés?: «Les doctorats honorifiques ont évolué dans le temps. Il y a 20 ou 25 ans, ce n’était que des réalisations scientifiques exceptionnelles. Nos critères aujourd’hui ont changé. On récompense des réalisations scientifiques et artistiques exceptionnelles. On rajoute un autre critère par la suite, qui est l’engagement humanitaire», ces propos faisant référence aux œuvres philanthropiques de Céline Dion.

Ainsi, bien avant le cheminement scolaire, l’UL a tenu à récompenser le savoir-être de la diva de Charlemagne. «C’est un modèle de personne qui a persévéré et qui a mis son talent en avant de beaucoup d’autres choses personnelles. Je trouve que c’est un beau modèle. Le savoir-être, c’est autre chose que le savoir-faire?; C’est une valeur sûre», rajoute M. Brière.

Contorsions
L’Université Laval a dû effectuer bien des entorses au protocole de remise de cette distinction afin de s’assurer que la diva la reçoive en mains propres, condition sine qua non à son obtention. D’abord en ce a trait au lieu et au moment, car les doctorats honorifiques sont généralement remis sur le campus, lors de la collation des grades en juin. Puisque l’évènement a été organisé en partenariat avec la Ville de Québec et la Société du 400e, ces dernières ont également tenu à remettre leur distinction à la célèbre invitée. Elle a ainsi reçu la médaille de la ville de Québec des mains du maire Régis Labeaume et celle de la Société du 400e, de son président Jean Leclerc. Le recteur Brière explique que «ce n’est pas une pratique courante que de remettre deux prix. C’était une question de logistique pour elle à la demande de son équipe, de la Ville et du 400e. C’est sûr qu’on est sorti des sentiers battus»?. L’Université a ainsi posé la condition que le doctorat honoris causa devait avoir préséance sur les autres distinctions.

Rayonnement
Malgré ces quelques entorses au décorum, l’Université Laval a bénéficié d’une visibilité importante partout au pays et à l’étranger. Alors que plusieurs parlent d’un coup de publicité, le recteur Brière explique que la couverture dont a joui l’événement a largement dépassé les prévisions de l’UL?: «Ce n’était pas notre vision. Ça a évolué vers ça, beaucoup plus que l’on aurait imaginé. C’est sûr que l’on cherche un certain rayonnement. Il y avait une dimension qui sortait un peu de l’ordinaire, analyse-t-il. Pour tous les doctorats honorifiques, on espère avoir une visibilité. Notre priorité, c’est le recrutement», poursuit M.?Brière. Au cours des prochains mois, l’UL espère recevoir Al Gore, Bill Clinton, Bill Gates et Oprah Winfreys, que le Conseil universitaire a également promus au rang de docteur honoris causa.

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