Pénurie à Québec

« La pénurie de logements est pire à Québec qu’ailleurs [ … ] La région de Québec va sentir les effets de la crise économique [ … ] Il y a là un cocktail explosif » mentionne François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain ( FRAPRU ).

Le FRAPRU fait remarquer que la situation générale des locataires s’est davantage améliorée à Québec que dans le reste de la province. « La croissance économique explique la diminution du nombre de locataires en difficulté. De 2001 à 2006 les loyers ont augmenté de 16%, ce qui est beaucoup plus que l’indice des prix à la consommation », explique M. Saillant. Cette augmentation touche tous les locataires, qu’ils soient pauvres ou riches, ce que dénonce le FRAPRU.

Nicolas Lefebvre Legault, du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, constate dans ce secteur que « d’une part, les augmentations de loyers sont plus élevées en allant jusqu’à 20% – les loyers sont de 25$ supérieurs dans son quartier à la moyenne municipale – et d’autre part, les revenus n’ont pas augmenté au même rythme qu’ailleurs. Les revenus sont de 1500$ plus bas que la moyenne ». M. Lefebvre insiste sur le fait que « 43% des ménages du quartier Saint-Jean-Baptiste consacrent plus de 30% de leurs revenus pour se loger ».

En parlant du taux d’inoccupation des logements, François Saillant insiste sur le fait que « Québec est la seule région métropolitaine sous la barre de 1% », et souligne que « la rareté est encore plus grande du côté des logements familiaux», avec un taux d’inoccupation de 0,4% , dans un marché où des taux de 3% étaient habituels.

Le FRAPRU constate que le secteur privé s’est désintéressé de la construction de logements pour les familles. François Saillant soutient « qu’il faudra que les autorités politiques augmentent leurs efforts du côté du logement social pour que davantage d’appartements familiaux deviennent disponibles ».

Selon M. Saillant, le Québec a besoin d’un plan de financement des logements sociaux pour construire 50 000 logements sur une période de cinq ans. « Les engagements de Jean Charest ne suffisent pas ( 3000 logements par année sur cinq ans ). On a besoin d’un coup de main [ … ]On a compris du côté d’Ottawa et on espère qu’on comprendra du côté de Québec», dit-il. «À l’heure actuelle, l’avenue des habitations à loyers modiques ( HLM ) est complètement bouchée », ajoute-t-il. Une rencontre
à cet effet avec le maire Régis Labeaume est prévue le 19 février.

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