Racisme sur les campus ontariens

Toronto- La quatrième table ronde sur ce sujet, qui s’est tenue le 5 mars dernier à l’Université de Toronto, a recueilli des témoignages écrits et oraux, qui devraient servir à l’élaboration d’un rapport qui devrait être publié à l’automne 2009. Cette façon de faire rappelle la tenue d’un groupe de travail similaire en 2006-2007 à propos des demandes des étudiants musulmans. «Ce n’est pas un rituel», explique Joel Duff, organisateur pour l’Ontario de la FCEE. «Il y a eu plusieurs actes de racisme, comme à York, où il y a eu des graffitis à caractère racistes.» Les universités Ryerson, Queen’s et celle de Windsor ont aussi été le théâtre d’événements de nature similaire. «La question est : ‘‘Qu’est-ce qu’on peut faire pour répondre au racisme sur le campus?’’», ajoute
M. Duff.

Hildah Otieno, représentante de l’Ontario à l’exécutif de la FCEE, a entamé la discussion en dénonçant des menaces qu’elle a elle-même reçues juste après le lancement de la tournée provinciale, signe que la question est encore extrêmement sensible et que tous ne partagent pas l’ouverture multiculturelle dont plusieurs
se réclament.

Des témoignages alarmants et alarmistes
Le sujet a donné lieu à plu-sieurs témoignages de participants s’exprimant de façon anonyme. Plusieurs ont relaté des actes de racisme perçus comme institutionnels, alors que d’autres se
sont attaqué à des questions plus ou moins connexes (le capitalisme, le néo-colonialisme, l’accès au logement étudiant). La plupart des témoignages partageaient un mélange de colère envers les institutions universitaires, mais aussi l’espoir que la FCEE, qui les représente, les écoute.

Les étudiants présents au cours de cette table ronde se sont concentrés à établir plusieurs pistes de solutions. Les principales à faire surface furent d’instaurer un certain «Don’t Ask, Don’t Tell» à propos du statut légal des étudiants immigrants, de militer en faveur de politiques de discrimination positives et de quotas, ainsi que de repenser la pédagogie en tant que telle, afin de mieux représenter les
différentes identités des étudiants «racialisés».

Rappelons que l’Université Laval ne fait pas partie de la FCEE, qui ne compte parmi ses membres québécois que des étudiants de deux universités, Concordia et McGill.

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