Admissions 2017 : La Faculté de médecine forcée de s’adapter

En raison de l’arrêt de travail des membres du SEUL depuis le 21 février dernier, la Faculté de médecine de l’Université Laval n’a eu d’autre choix que de modifier son outil de sélection principal, celui des mini-entrevues multiples (MEM). Une solution inadéquate, affirme le leader syndical Éric-Jan Zubrzycki.

Selon lui, l’objectif des entrevues, avant la sélection des futurs étudiants en médecine, est de recruter les meilleurs d’entre eux pour en faire de futurs médecins aguerris. « L’entrevue en personne avec des évaluateurs permet de vérifier si les personnes répondent à certains critères, dont l’empathie », met-il en évidence.

M. Zubrzycki insiste ainsi sur l’importance des mini-entrevues multiples. Selon lui, aucun autre test, surtout en ligne, ne peut permettre d’évaluer adéquatement les étudiants qui souhaitent intégrer l’Université Laval dans le programme de médecine.

Des solutions actives

« Dans ce contexte particulier, on s’est tournés vers la meilleure alternative possible pour les étudiants, soit le CASPer », explique la présidente du Regroupement des étudiants en médecine de l’Université Laval (RÉMUL), Raphaëlle Carignan.

Ce processus de sélection est déjà utilisé auprès des étudiants en pharmacie de l’Université Laval. Le CASPer est un système réputé et largement utilisé aux États-Unis. La jeune étudiante n’hésite pas à préciser qu’il s’agit « de la meilleure option » pour les futurs étudiants en médecine pour la cohorte de 2017.

Le Conseil universitaire a approuvé, le 7 mars dernier, le remplacement des MEM par le test d’évaluation des compétences transversales en ligne, soit la version francophone du CASPer (acronyme pour Computer-based Assesment for Sampling Personal characteristic).

Ce système d’évaluation permet d’évaluer les qualités non-cognitives ou non-académiques des candidats.

Moitié-moitié

Ce test permet l’évaluation des compétences transversales de façon objective, fiable et simple via une plateforme en ligne. La porte-parole de l’Université Laval, Andrée-Anne Stewart, note qu’il s’agit d’une « solution innovante pour laquelle la Faculté de médecine avait déjà amorcé une réflexion concernant une utilisation éventuelle ».

Certaines universités québécoises évaluent actuellement cette avenue, alors que d’autres commencent à utiliser le test pour la présente admission.

La sélection finale des candidats s’effectuera en fonction du dossier scolaire pour 50 % et des résultats du test CASPer pour un autre 50 %. Seuls les candidats qui ont été retenus après l’analyse des dossiers scolaires seront convoqués et autorisés à passer le test CASPer.

« L’admission en médecine en 2017 à l’Université Laval suit son cours et la mise en place du test CASPer permettra de faire l’analyse des candidatures de façon rigoureuse et dans les délais prévus », précise Mme Stewart.

Un système tout aussi opérant ?

Quant à la question d’une efficacité similaire aux MEM pour le système d’évaluation en ligne Casper, Raphaëlle Carignan précise qu’il est encore difficile de le définir. En effet, les données ne sont pas encore assez importantes pour dessiner une tendance particulière.

Toutefois, la présidente du RÉMUL soutient que cette nouvelle façon de procéder fonctionne très bien en pharmacie et que les enquêtes menées à Montréal démontrent que ce type d’évaluation mène à des résultats similaires.

Éric-Jan Zubrzycki soulève, pour sa part, un point économique. Selon lui, « on fait de l’expérimentation avec la cohorte 2017 ». Il convient notamment que les tests en ligne nécessitent moins d’investissements financiers que le système actuel avec les mini-entrevues multiples. Selon lui, cette manière de faire traduit « un certain amateurisme de la part de l’Université Laval. »

À propos de la sécurité autour du CASPer

L’inquiétude du leader syndical survient notamment dans l’exactitude des données recueillies et des possibles cas de tricheries ou de fraudes. « On peut prendre toutes les mesures de sécurité qu’on voudra, mais on ne saura jamais qui est derrière l’écran », précise-t-il.

L’administration de l’Université Laval soutient que des mesures particulières sont mises en place pour contrecarrer toute tentative. « Il n’est pas possible pour les étudiants de tricher ou d’être accompagnés, car des contrôles de sécurité sont prévus à même le test », assure Andrée-Anne Stewart.

Et si la grève prend fin ?

Dans l’éventualité où le SEUL reprend ses activités d’ici les prochaines semaines, le système CASPer sera tout de même maintenu lors des procédures d’admission pour la cohorte de 2017.

Considérant le temps de préparation nécessaire aux mini-entrevues multiples en médecine, il sera impossible pour la Faculté de médecine de modifier son processus de sélection par la réinsertion des MEM.

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