Quand agir sur la détresse psychologique des universitaires?

L’enjeu de santé mentale est présent, alors que la crise sanitaire a favorisé l’isolement et le développement du stress chez plusieurs Québécoises et Québécois. Le groupe que forment les étudiants et étudiantes n’est pas épargné. La détresse psychologique existait bien avant la pandémie. Cependant, la communauté étudiante est inquiète de voir cette situation s’aggraver avec le confinement. Le Parti libéral demande un mandat d’initiative pour agir sur la situation.

Par Léonie Faucher, rédactrice en chef

Je suis moi-même étudiante au baccalauréat en études et pratiques littéraires à l’Université Laval. Je dois avouer que, depuis la session avortée à distance à l’hiver 2020, ma motivation reste passagère. J’ai toujours été une personne qui adorait l’école. Cependant, en cette mi-session d’automne 2020, les travaux et les examens étaient au rendez-vous, pas mon intérêt. En me levant pour mon cours Zoom à 8 h 30, je m’attends à plus d’une scolarité aux études supérieures. Par contre, je remercie mes enseignants qui tentent de « sauver » une session non dynamique. Selon moi, il s’agit plutôt d’un enseignement en mode cours non présentiel que cours à distance. J’avais un peu d’espoir avec des examens planifiés en classe de retrouver cette éducation « typique ». Néanmoins, la zone rouge m’a confinée à des examens en ligne. Face à des écrans, encore.

En temps normal, je vais étudier et faire mes travaux dans des cafés ou à la bibliothèque. Rester chez moi est plus difficile pour ma concentration. Les travaux sur mon ordinateur, mon travail à distance et les travaux d’école en ligne, ça fait beaucoup d’informatique. Les interactions sociales me manquent, oui!

Le mandat d’initiative

 « J’ai demandé aux membres de la Commission de la culture et de l’éducation de se saisir d’un mandat d’initiative concernant la détresse psychologique dans les établissements d’enseignement supérieur il y a près d’un an. Une première rencontre s’est tenue en février dernier, mais puisque celle-ci n’a pas permis de clore les discussions, nous avons réitéré notre demande en août afin de poursuivre nos échanges. Je crois qu’il est temps de réunir à nouveau les membres de la commission, et ce, afin de tenir le plus rapidement possible une séance de travail sur le sujet considérant l’urgence de la situation et de prioriser dans nos actions la détresse psychologique chez les étudiants d’établissements supérieurs. »

– Mme Marwah Rizqy, députée de Saint-Laurent et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation.

 

Le mandat d’initiative visant la détresse psychologique dans les établissements d’enseignement supérieurs a été proposé, il y a près d’un an, par Marwah Rizqy aux membres de la Commission de la culture et de l’éducation.

Dans le cadre de ce mandat d’initiative, une équipe de recherche de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) s’est lancée dans une étude. Trois périodes y seront analysées soit l’été 2020, l’automne 2020 et l’hiver 2021 (sachant que la session d’hiver 2021 a déjà été annoncé par l’Université Laval comme équivalente à ce qui était proposé cet automne). Cette étude vise à déterminer de quelle façon la quarantaine obligatoire a eu un impact sur la détresse psychologique de la communauté étudiante.

Des premiers résultats inquiétants

Les premiers résultats de la session estivale 2020 permettent d’affirmer que près de la moitié de la communauté étudiante sondée a été affectée par le confinement obligatoire. En effet, des impacts importants ont été enregistrés sur la population étudiante de l’UQAT.

  •  42% des répondants.es au sondage ont déclaré avoir été en détresse psychologique.
  •  23% des répondants.es ont vécu une détresse psychologique sévère.

« Ma collègue, la députée de Saint-Laurent, avait entamé une démarche tout à fait nécessaire en novembre 2019. Comme nouvelle porte-parole de l’opposition officielle en matière d’Enseignement supérieur, je souhaite que la proposition de tenir des consultations particulières afin d’entendre, par exemple, l’Union étudiante, la Fédération étudiante collégiale du Québec, l’Ordre de psychologues, etc. soit retenue par les membres de la Commission de la culture et de l’éducation et que nos échanges puissent se poursuivent. Cet enjeu touche notre jeunesse dans une période extrêmement difficile et il est possible pour nous, comme élu(e)s, de se rassembler et de tenter tous ensemble de les aider. »

 – Mme Christine St-Pierre, députée de l’Acadie et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’enseignement supérieur.

 

Il est maintenant temps d’agir.

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