Augmentation du prix des livres scolaires : Diverses avenues pour économiser

À chaque rentrée universitaire, le prix élevé des manuels scolaires fait souvent grincer les dents d’un grand nombre d’étudiants, surtout lorsqu’il faut s’en procurer de nouveaux. Cette facture peut-elle être évitée ? 

Pour Philippine Parmentier, étudiante de premier cycle en droit, « c’est sûr que c’est un trou dans le budget. Je trouve que c’est un peu exagéré. En droit, les livres sont déjà chers. En plus, on est souvent dans l’obligation de racheter de nouvelles éditions tous les ans. J’avais un cours où j’en avais pour 250 $, alors j’ai décidé d’en choisir un autre. »

La faute aux professeurs ? Louis Massicotte, professeur de science politique à l’Université Laval, rappelle que le manuel scolaire est un outil pour les étudiants. « Je me suis rendu compte au fil des années que beaucoup d’étudiants sont des visuels plutôt que des auditifs. Il leur fallait absolument avoir à lire un texte. Cela sécurise l’étudiant. »

Quant à l’édition, il indique qu’« il vaut mieux prendre la dernière édition pour deux raisons : le manuel est plus à jour, et dans mon plan de cours, j’indique les pages qui doivent être lues. Ce sont les raisons pour lesquelles je fonctionne comme cela. »

Pour les différents interlocuteurs interrogés, il n’y aurait pas eu de grosse différence d’augmentation par rapport aux dernières années. Cette hausse a lieu tous les ans, comme le souligne Louis Massicotte. « Il me semble que c’est une situation que je vis depuis que je suis étudiant », commente-t-il.

Malgré cette hausse, le directeur général de Coop Zone, Yves Kogovsek, raconte que cette année, il n’a « jamais vu autant de monde. Mais, il faut attendre que la rentrée scolaire soit terminée pour pouvoir comparer. Coop Zone n’a pas le droit d’augmenter des prix. Au Québec, la loi 51 fait en sorte que le prix est fixé par l’éditeur. » D’ailleurs, il suggère que « le taux de change pourrait avoir eu un impact sur le [prix du] livre. »

Éventail d’alternatives

Afin d’aider les étudiants à réduire le montant de leurs factures trimestrielles, différentes alternatives ont été mises en place.

Le mode électronique est devenu une méthode de plus en plus utilisée par les professeurs. Maxime Morin, vice-président aux finances et au développement de la CADEUL, explique que « concernant les notes de cours, les gens se dirigent de plus en plus vers l’informatique. On voit beaucoup de professeurs qui envoient des passages de certains ouvrages directement par internet. Des fois, ça évite à des étudiants d’acheter des livres. »

Ce n’est pas la seule solution mise en place pour aider les étudiants à économiser de l’argent. Louis Massicotte rappelle que « le fait de mettre les livres à la réserve [de la bibliothèque] peut être une solution à ce problème d’augmentation des prix pour faciliter les élèves à l’accès [des documents]. »

De même, Dara Larfeuil-Peressini, vice-présidente aux affaires institutionnelles de l’Association des Étudiants en Foresterie et en Environnement de l’UL (AEFEUL), explique que l’association étudiante a lancé une nouvelle alternative cette session-ci dans « le but de garder le prix le plus bas possible. Nous recevons les notes originales des professeurs et nous les faisons imprimer et relier par le service de reprographie de l’Université Laval. Par la suite, nous revendons ces notes aux étudiants aux prix de fabrication. »

Bien connu, le Marché du Livre Usagé (MLU) demeure aussi un service très populaire afin d’aider les étudiants. « Mis en place depuis les années 1980, cela permet aux étudiants de pouvoir acheter des livres qui sont moins chers et de réaliser des économies », indique Maxime Morin. Bien que le MLU soit devenu une alternative à Coop Zone pour de nombreux étudiants, « la popularité des livres usagés ne s’est pas [pour autant] accrue. C’est toujours à peu près le même nombre de dépositaires. On a reçu autant de livres et il s’en est vendu autant. L’offre et la demande sont toujours les mêmes », souligne Michel Mullins, gérant du MLU du pavillon de Koninck.

Les gérants rappellent toutefois qu’il faudra attendre la fin de la rentrée scolaire pour évaluer s’il y a eu une hausse ou une baisse au niveau des ventes de manuels scolaires à la Coop Zone et au MLU.

Consulter le magazine