Budget 2014: Prêt pour la campagne

Si certains commentateurs ne se gênent pas pour prédire des élections dans les prochains mois, c’est parce qu’au-delà des adages il n’y a pas de fumée sans feu, c’est littéralement un véritable nuage de fumée qui s’élève au-dessus de l’Assemblée nationale.

Si on s’éloigne des métaphores d’écran de fumée qui pourraient sortir des discours de l’opposition, il reste que les signes d’élections sont de plus en plus flagrants. Des discours sur la confiance et des candidats se disant en réflexion pour un saut dans un avenir rapproché sont des signes habituellement avant-coureurs d’une joute électorale sur le point de se déclencher.

Un budget sur le moule de la responsabilité

Si le Parti québécois souhaite bel et bien conquérir un électorat plus large ce printemps, le budget présenté à l’Assemblée nationale semble en être l’incarnation. En promettant un retour à l’équilibre budgétaire pour 2015-2016 ainsi que d’ « assurer la prospérité », le Parti québécois semble vouloir développer le discours économique et ainsi attirer une plus grande base d’électeurs qui auraient pu filer vers la Coalition Avenir Québec et le Parti libéral. Le gouvernement semble cependant ne pas vouloir délaisser l’aide gouvernementale en annonçant le support de « 300 industries performantes » appelées « gazelles » pour faire bondir l’économie québécoise.

Des mécontents divers dans plusieurs milieux

Cependant, malgré les mesures budgétaires qui peuvent être jugées satisfaisantes par certains, il reste que le déficit de 1,75 milliard de dollars n’est pas à ignorer. Si le gouvernement a eu le beau jeu en 2012 en blâmant le gouvernement précédent pour un déficit dans le budget, il est évident que cet argument ne peut pas vraiment être utilisé comme échappatoire cette fois-ci. Si l’on peut saluer certaines manœuvres économiques qui pourraient à terme contribuer à sortir le Québec d’une suite de déficits dont il a peine à se relever, il reste que d’autres mesures qui se retrouvent dans ce budget font aussi bondir des acteurs de la société civile.

Du côté de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), on appelle déjà à une manifestation contre le budget d’austérité du Parti québécois. Selon Justin Arcand, co-porte-parole de l’ASSÉ, « Sous le prétexte de la dette, le PQ s’attaque sans honte à l’ensemble des services publics : coupures en aide sociale, hausses d’hydro-électricité, maintien de la taxe santé, hausse des frais de scolarité, et j’en passe. » Toutes ces mesures s’inscrivent dans la ligne directrice d‘un cheminement vers le déficit zéro, l’association appelle à une manifestation pour les contrer le 3 avril prochain.

La valse des candidats

Si le budget fait les manchettes, les annonces de mise en candidature pour de « potentielles élections » ne manquent pas. Après que Martine Desjardins, l’ancienne présidente de la FEUQ, ait confirmé avoir reçu une offre, on a aussi appris la non-candidature de l’ancien candidat vedette de la Coalition Avenir Québec, Jacques Duchesneau.

Sous des prétextes qui ressemblent beaucoup à du découragement, l’ancien chef de police porte un coup dur à son parti puisque sa présence dans Saint-Jérôme représentait une belle opportunité de gagner un siège pour le parti de François Legault.

Si des annonces officielles sont faites, c’est une non-annonce qui fait beaucoup jaser dans le milieu politique. Quand sera-t-on fixé dans le cas Péladeau? Est-ce que l’ancien PDG de l’empire Québecor va finalement sauter dans l’arène politique? Tout reste à voir.

Consulter le magazine