Photo: Archives, Alice Beaubien

La CAQ remplira-t-elle ses promesses?

251. C’est le nombre de promesses électorales recensées sur la plateforme électorale de la Coalition Avenir Québec. Le parti effectuera sa rentrée parlementaire le mardi 27 novembre et la CAQ a beaucoup de pain sur la planche pour répondre aux attentes des Québécois et des Québécoises.

L’équipe du Polimètre Legault, composée de chercheurs, de collaborateurs et d’étudiants, suivra en temps réel la réalisation des promesses du parti de François Legault. L’équipe avait fait le même travail pour les gouvernements de Pauline Marois et de Philippe Couillard. Cette troisième édition du Polimètre revêt cependant un cachet particulier puisqu’il implique un parti qui n’a jamais été au pouvoir.

Au courant des quatre prochaines années, les électeurs pourront suivre l’évolution du travail effectué par la CAQ sur le site internet du Polimètre.

Les promesses sont classées en quatre catégories : réalisées, partiellement réalisées ou en voie de réalisation, en suspens ou rompues. Lors du lancement du Polimètre, l’équipe avait classé deux promesses réalisées, sept en voie de réalisation et 242 en suspens. « La CAQ s’est engagée à assurer la parité homme-femme dans son premier cabinet. Il s’agit de la première promesse tenue », note Lisa Birch, directrice générale du Centre d’analyse des politiques publiques et professeure associée au département de science politique à l’Université Laval.

Une promesse déjà brisée?

Alors que la CAQ formait la deuxième opposition à l’Assemblée nationale, la formation politique avait décrié que les trop-perçus d’Hydro-Québec ne soient pas retournés dans les poches des familles.

Maintenant au pouvoir, François Legault ne retournera pas ces sommes aux familles. La Coalition Avenir Québec ne brise toutefois pas une promesse, puisque que rien n’est inclu dans la plateforme électorale ou dans le cadre financier du parti à ce sujet. « Ils ont prévu de stimuler les exportations d’électricité d’Hydro-Québec. C’est pourquoi François Legault s’est rendu en Ontario et à Boston pour des voyages d’affaires », affirme Mme Birch.

Les enjeux de la rentrée parlementaire

Durant la campagne électorale, François Legault a fait plusieurs promesses pour les familles : l’abolition de la taxe famille libérale, une allocation plus généreuse pour les familles désirant avoir plus d’un enfant et la création de places dans les CPE, pour ne nommer que ceux-là. « [François Legault] va chercher à mettre de l’argent dans les poches des familles. Je m’attends à des annonces dans ce sens-là », analyse Lisa Birch.

L’arrivée au pouvoir de la Coalition Avenir Québec a également été marquée par un projet de loi controversé concernant le port des signes religieux. La CAQ souhaite interdire le port des signes religieux pour les personnes en position d’autorité, comme les enseignants, les policiers et les juges. Le premier ministre a déjà affirmé que ce projet de loi pourrait être retardé au printemps, même si le ministre responsable du dossier, M. Simon Jolin-Barrette, a laissé entendre que le parti souhaitait agir rapidement. « Ils vont travailler sur ce projet de loi. Il y a cependant des procédures en cour, car la loi adoptée par les libéraux a été contestée et certaines dispositions ont été mises en suspens. Ils devront vraisemblablement attendre le jugement pour voir ce qu’ils peuvent faire et ne pas faire », illustre la directrice générale du Centre d’analyse des politiques publiques.

Les investissements

Un autre enjeu qui pourrait marquer la rentrée parlementaire québécoise sera lié à Investissement Québec. La CAQ promet qu’un nouveau mandat et une nouvelle mission seront donnés à l’organisme pour « stimuler efficacement les investissements privés et attirer des capitaux étrangers ». M. Legault a également promis une révision du rôle d’Investissement Québec ainsi qu’un allègement de sa bureaucratie. « Il y a eu beaucoup de promesses. [La CAQ] devra agir rapidement pour stimuler les investissements privés. Pour que les promesses se réalisent, l’État doit offrir des incitatifs et le secteur privé doit répondre », explique Mme Birch.

Alors qu’il se trouvait dans l’opposition, le premier ministre avait critiqué le Parti Libéral au pouvoir concernant le déménagement d’entreprises et de sièges sociaux à l’extérieur du Québec. À la mi-novembre, l’entreprise Sico a annoncé qu’elle quittera le Québec en septembre 2019. M. Legault avait alors appelé au boycott de l’entreprise, encourageant du même coup les Québécois et les Québécoises à acheter local, sans toutefois annoncer de mesures concrètes. « Il n’a pas fait de promesses précises à ce sujet. Le mandant révisé d’Investissement Québec pourrait jouer un rôle à ce sujet-là. Il y aura plus de nationalisme économique pour garder les entreprises ici », estime Mme Lisa Birch.

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La plateforme électorale de la Coalition Avenir Québec comprend 251 promesses. Le Polimètre Legault, affilié au Centre d’analyse des politiques publiques, vous permettra de suivre la réalisation des promesses en temps réel. L’information est disponible à l’adresse suivante : https://www.poltext.org/fr/polimetre-legault

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