Ces étudiants qui votent

Course au rectorat

Sur les 146 membres du collège électoral formé à l’occasion de la course au rectorat 2012 à l’Université Laval, 24 sont des étudiants. Sans avoir une importance capitale dans la balance selon certains d’entre eux, rares sont les universités qui laissent des étudiants se prononcer.

David Rémillard

Marc-André Pharand et Nathaniel Bérubé-Mimeault ont pas mal de choses en commun. Ils  viennent tous deux de graduer au Baccalauréat en affaires publiques et relations internationales et sont membres de la Commission des affaires étudiantes. Ce poste au sein de la commission leur a donné droit de vote lors de la dernière course au rectorat à l’Université Laval, remportée par Denis Brière.

« C’est vraiment une chance qu’on ait ça à l’Université Laval », lance d’entrée de jeu Nathaniel Bérubé-Mimeault. « C’est rare que les étudiants ont droit de vote », ajoute son collègue. Selon eux, dans la plupart des universités dans le monde, ces décisions sont prises derrière les portes closes du conseil d’administration et les étudiants font avec.

Malgré cette belle ouverture ici à l’Université Laval, la course au rectorat n’en reste pas moins une campagne électorale à portée restreinte. Seuls 146 membres votent celui ou celle qui gouvernera pendant cinq ans, alors que la communauté universitaire représente près de 50 000 individus. Malgré tout, la méthode du collège électoral est possiblement la meilleure, selon les deux étudiants. « Je ne sais pas si tout le monde aurait le temps de s’impliquer », estime M. Pharand. Selon lui, le travail de recherche et le temps à consacrer pour rencontrer les différents candidats ou lire les plateformes, demandent un effort important et les étudiants à temps plein ne pourraient pas, selon lui, être tous suffisamment informés.

M. Pharand ajoute que si toute la communauté universitaire devait se prononcer, les débats relatifs à l’Université Laval pourraient être écartés. Ça aurait pu être le cas cet hiver par la  hausse des droits de scolarité, par exemple. Or, une course au rectorat ne s’applique qu’à un établissement universitaire et les enjeux sur lesquels l’administration lavalloise a un réel contrôle sont précis et spécifiques, d’où l’importance de former un collège électoral issu de tous ces milieux.

M. Bérubé-Mimeault croit toutefois que la communauté étudiante gagnerait à être mieux informée de l’existence de cette course. « Ce serait intéressant d’envoyer un courriel en début d’année pour informer les gens », croit-il. Il propose d’élargir les communications sans pour autant modifier la méthode de vote.

Certains ont par ailleurs avancé l’idée d’un vote parallèle, lequel n’aurait aucun pouvoir mais permettrait de prendre le pouls du résultat de l’élection et celui des étudiants.

Crédit photo : Courtoisie Université Laval

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