Photo: Julie-Anne Perreault

Consommer de manière responsable, c’est possible !

En ces périodes de fêtes, il devient difficile de résister aux nombreux rabais et à la tentation de se doter d’articles longtemps convoités. Très souvent, le niveau de dépense augmente, des objets jamais utilisés ou non abîmés finissent à la poubelle. C’est la raison pour laquelle Impact Campus a décidé de présenter à ses lecteurs, une vision plus claire de la surconsommation et la possibilité de consommer de manière responsable. Claudia Déméné, experte en consommation responsable, est très optimiste face à l’adoption de ce mode de vie.

La surconsommation est devenue un véritable enjeu. Les poubelles débordent et, parfois, sont remplies de denrées encore comestibles et d’objets toujours en état de fonctionnement. Les évènements tels que le Black Friday ou le Boxing Day, n’aident pas forcément à limiter le gaspillage. D’après Claudia Déméné, l’excès de consommation est omniprésent dans la société, au point où cela passe inaperçu. Elle explique qu’en amont de ce problème, il existe la surproduction (des entreprises et autres multinationales) de biens durables ou semi-durables, qui n’aide absolument pas à équilibrer les choses. 

La culture du tout-jetable : un fléau à plusieurs niveaux

Tout d’abord, notre experte présente le tout jetable comme un fléau environnemental. Avec l’exemple des déchets électroniques, dont la durée de vie ne fait que diminuer, elle explique que «les téléphones cellulaires qui sont conçus pour durer 4 ans à peu près, finalement au bout de 2 ans il y a un souci ou ils sont oubliés dans un tiroir. On se dit qu’on va s’en servir plus tard alors qu’on s’en servira plus». Il y a aussi des produits qui sont éphémères et qui ne sont pas conçus pour durer, et il y a ceux où se sont les consommateurs qui accélèrent la durée de vie du produit parce qu’on les considère «rapidement obsolète, d’un point de vue psychologique, technologique et économique». De ce fait, cette culture prend principalement forme dans beaucoup plus de produits de consommation que l’on pourrait penser.

Claudia Déméné ajoute que cet enjeu n’est pas propre aux nouvelles technologies. Les jouets pour enfants ou même dans des objets banals tels que des porte-clés comportent leur lot de composantes électroniques, ayant  un impact environnemental non-négligeable. De plus, «beaucoup de cosmétiques sont mis sur le marché et la plupart du temps, les consommateurs vont facilement racheter, voire multiplier, le nombre de produits sans jamais finir ce qu’ils ont déjà achetés.» 

OUI à la consommation responsable !

Par ailleurs, il est important de se poser quelques questions quand on fait ses achats : est-ce que j’ai besoin de ce produit-là ? Si c’est un réel besoin, comment l’obtenir sans pour autant l’acheter neuf ? L’experte recommande l’utilisation des plateformes telles que Kijiji, ou d’aller dans les friperies ou brocantes. Si ce besoin est éphémère, pourquoi ne pas regarder dans son entourage si on peut l’emprunter à quelqu’un ? Et si finalement on a besoin de l’acheter, il faut privilégier la réutilisation de celui-ci.

Toutefois, Claudia explique que le terme “usagé” ne met pas les objets à leurs avantages. En effet, elle raconte que «ça dénote un petit peu l’objet, je préfère le terme seconde-main, ça montre que le produit a une vie et qu’il y a une forme d’héritage émotionnel lié au produit qui est transmis». La surconsommation pourrait être en cause du manque de lien émotionnel que l’on crée avec des objets.

Dans le cadre des fêtes, elle mentionne la possibilité de se responsabiliser collectivement. Elle propose une nouvelle question à se poser avant d’effectuer ces achats : «est-ce qu’on pourrait s’offrir une expérience plutôt que de s’offrir un produit ? Est-ce que dans notre groupe d’amis on ne pourrait pas aller faire de la luge, ou passer du temps de qualité ensemble plutôt que d’essayer de consommer» ? Ainsi, il existe une multitude de possibilités pour faire plaisir. L’idée est de ne pas forcément associer les fêtes à des moments de consommation. L’experte rajoute : «le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas».

Le saviez-vous ?

Comme idée cadeau, vous pouvez faire de belles trouvailles dans des marchés de Noël écoresponsables, ou des petites boutiques de quartier qui vendent des produits locaux. La consommation responsable passe aussi par la consommation locale.

Vous pouvez aussi tout simplement fabriquer vous-même un cadeau, l’objectif étant de se gâter «émotionnellement».

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