Débat sur l’avenir environnemental du Québec

Répondant à l’appel du groupe environnemental Univert Laval, des représentants de quatre partis politiques provinciaux ont débattu de l’avenir de l’environnement le mardi 16 avril dernier à l’Université Laval. Des échanges mouvementés ont pris naissance autour de la gestion des ressources non renouvelables et de la réduction des gaz à effet de serre.

Raphaël Létourneau

Table-ronde-environnement---t-7Cette discussion environnementale, qui prit la forme d’une table ronde, accueillait Scott McKay, député de Repentigny pour le Parti québécois ( PQ ) et adjoint parlementaire au ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Amir Khadir, député de Mercier pour Québec solidaire ( QS ), Miguel Tremblay, candidat dans Laurier-Dorion pour Option nationale ( ON ) et Jean Cloutier, chef intérimaire et candidat de Vanier-Les Rivières pour le Parti vert du Québec ( PVQ ). La Coalition avenir Québec devait initialement être représentée par Jacques Marcotte, député de Portneuf et porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement, de développement durable, de la faune et des parcs, mais il s’est désisté peu avant la tenue de l’événement. Pour sa part, le parti libéral n’a pas répondu à l’invitation d’Univert Laval.

Les panélistes ont eu des échanges mouvementés autour de la gestion des ressources non renouvelables et de réduction des gaz à effet de serre. Ces thèmes étaient tour à tour abordés quelques minutes par chacun des politiciens, avant de laisser place à une période de questions de la part du public. Toutefois, le respect des procédures et des tours de parole a régulièrement fait défaut lors de certains face-à-face houleux.

Malgré un débat de plus de deux heures, les programmes en matière d’environnement n’étaient pas tous clairement présentés par les formations politiques présentes. Si des formations comme ON et QS ont bien illustré les approches auxquelles ils adhèrent, le PVQ et le PQ ont laissé plané un flou concernant leurs positions.

Scott McKay, du Parti québécois, a grandement défendu et recensé les actions de son gouvernement sur les questions environnementales, particulièrement la fermeture de Gentilly-2, un dossier sur lequel il milite depuis près de 25 ans. « Si toute ma carrière politique se résumait à fermer Gentilly-2, je serais l’homme le plus comblé au monde », a-t-il soutenu. Cependant, la ligne de parti a limité le discours de M. Mckay, ce qui a manifestement nui à son soutien de la part du public qui réclamait des réponses plus abouties de la part du représentant du gouvernement. Ses interventions ont alors pris une tournure plus défensive et mené à des prises de bec envers les autres politiciens. Offusqué par les accusations de copinage avec l’élite financière envers son parti par Amir Khadir, Scott Mackay a demandé à ce dernier de rendre public son rapport d’impôt ainsi que celui de Françoise David pour « voir qui a des intérêts économiques importants à défendre ».

Du côté du PVQ, Jean Cloutier a difficilement articulé ses idées lors du débat. Il a régulièrement passé à côté du sujet traité tout en s’égarant dans les compétences qui relèvent du fédéral et celles du provincial. Ayant bien peu de propositions concrètes à défendre et essayant de se dissocier de toutes idéologies politiques, le chef par intérim du PVQ a soulevé peu d’enthousiasme au sein de l’assistance. Ainsi, les autres participants et les questions du public ne l’ont que très rarement visé.

Toutefois, QS et ON se démarquaient significativement lors des débats. Cette distinction est due, entre autres, à l’élaboration de prises de positions fermes et de la présentation d’un plan global pour l’avenir de l’environnement au Québec.

Pour sa part, Amir Khadir a remis en question le modèle économique qu’il accuse être la source des problèmes environnementaux. La nationalisation des ressources naturelles est perçue comme une voie à suivre pour QS plutôt que de répondre aux lois du libre marché.

« Il faut sortir du cadre actuel imposé à nos sociétés par une élite financière qui a le contrôle du monde politique par du financement légal et illégal, et qui fait en sorte qu’on ne peut pas prendre les bons virages », a affirmé le député de Mercier.

Pour le représentant d’ON, Miguel Tremblay, c’est plutôt le projet souverainiste qui est à prioriser afin de pouvoir « gérer nos ressources naturelles ». La présence du Québec dans la fédération canadienne est, selon lui, l’obstacle numéro un au virage vert québécois. Il a, entre autres, soutenu la nationalisation des ressources en tant que mesure à mettre en place, tout comme l’électrification des transports.

« On a dit qu’on allait nationaliser l’eau et les terres agricoles parce qu’on s’est rendu compte que lorsqu’on n’avait pas mangé depuis deux jours le déficit zéro on l’avait moins en priorité […] La considération principale, elle est environnementale et pour être capable de relever ces défis là, le Québec doit être un pays », a expliqué Miguel Tremblay.

L’événement s’est tenu en prévision du Jour de la Terre qui a eu lieu lundi dernier et qui a rassemblé plus de 50 000 personnes dans les rues de Montréal dimanche dernier.

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