Des auxiliaires d’enseignement sont à risque de voir leur dossier entaché par une mauvaise évaluation des élèves sous leur responsabilité. La nouvelle conven- tion collective du syndicat des auxiliaires de recherche et d’enseignement de l’Université Laval (SA2RE), signée le 4 octobre 2011, ne contient pas de politique d’évaluation permettant un seuil minimal de représentativité.

DES CARRIÈRES EN JEU

Des auxiliaires d’enseignement sont à risque de voir leur dossier entaché par une mauvaise évaluation des élèves sous leur responsabilité. La nouvelle convention collective du syndicat des auxiliaires de recherche et d’enseignement de l’Université Laval (SA2RE), signée le 4 octobre 2011, ne contient pas de politique d’évaluation permettant un seuil minimal de représentativité.

David Rémillard

Comme c’est le cas à chaque fin de session, les étu- diants doivent remplir des fiches d’évaluation du cours et de leur enseignant. Les résultats sont ensuite compilés et notés au dossier du responsable du cours, qu’il soit professeur, chargé d’enseignement ou auxiliaire.

Dans le cas des professeurs et des chargés de cours, ces formulaires d’évaluation doivent être remplis par au moins 60% des élèves inscrits pour que l’évaluation soit considérée valide. Cette règle ne s’applique toutefois pas aux auxiliaires, ce qui rend, selon le syndicat, certains individus à risque d’obtenir des évaluations non représentatives pouvant nuire au dossier et potentiellement à la carrière de ces jeunes enseignants.

Un cas cet été

Un cas du genre est arrivé cet été, affirme Maxime Dion, coordonnateur au SA2RE. Un nouvel auxiliaire, dont le nom est gardé confidentiel puisqu’il s’agit d’un dossier toujours ouvert à l’interne, en était à sa première expérience en enseignement à la session d’hiver 2012. À la fin de l’année scolaire, il a reçu une évaluation négative de la part de ses étudiants. Par contre, moins de 60% d’entre eux ont rempli la fiche. Sans seuil minimal de représentativité, la mauvaise note s’est retrouvée à son dossier.

Une situation pouvant avoir des conséquences directes sur sa carrière, croit Maxime Dion. «[L’auxiliaire] aura de la difficulté à se trouver une nouvelle charge de cours», déplore-t-il. «Si tous les étudiants remplissent la fiche, il y a un potentiel que certains aient apprécié son cours». Il ajoute que pour plusieurs de ces futurs ensei- gnants, le statut d’auxiliaire est un passage obligé pour devenir professeur. De mauvaises évaluations à cette étape de leur jeune carrière peut s’avérer coûteuse, voire fatale, poursuit-il. Heureusement, dans le cas de l’auxiliaire d’enseignement en difficulté, le SA2RE a réussi à faire retirer son faux pas, mais réclame aujourd’hui l’ajout de la même politique qui régit le travail des chargés de cours et des professeurs pour éviter qu’une telle situation se représente.

Éric Nantel, vice-président aux relations du SA2RE, devra donc s’asseoir à la table de négociations avec le vice-rectorat aux Ressources humaines pour ajouter ce règlement à la convention collective, signée à l’automne 2011. Des discussions ont déjà été tenues mais pour l’instant, l’Université Laval refuse de rouvrir la convention.

Un oubli ?

Le SA2RE se défend d’avoir omis d’ajouter une politique plus précise d’évaluation de ses membres lors de la der- nière ronde de négociation de la convention collective. «Nous croyions que le seuil s’appliquait à tout le monde [professeurs, chargés, auxiliaires]», explique Maxime Dion. Il ajoute que les auxiliaires d’enseignement ne représentent qu’une petite portion du membership du SA2RE, soit 4000personnes.

Le SA2RE a signé la deuxième convention collective de son histoire le 4 octobre 2011, après des mois de négociation au coude à coude avec la direction de l’Université Laval.

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