Earle G. Hall et la science du bonheur

Le bonheur, une chose essentielle dans la vie, mais qui pourtant peut sembler si difficile à atteindre. Même si plusieurs personnes voient la chose comme une fin en soi, d’autres, comme Earle G. Hall, croit qu’il relève d’abord et avant tout d’un choix.

Invité par le Club de Golf de l’Université Laval auquel tous les profits étaient remis, M. Hall a exposé les éléments qui, selon ses recherches sur le comportement humain, peuvent favoriser un état de bien-être complet, lors d’une allocution de deux heures au Théâtre de la Cité Universitaire.

Dès le début de sa conférence, il a tenu à indiquer que, selon lui, les êtres humains confondent deux états d’esprit qui ne sont pas forcément la même chose.

« Il y a beaucoup de gens qui confondent le bonheur et le fait d’être de bonne humeur, mais il y a une très grosse différence entre les deux que certaines personnes ne voient pas, mais qui sont fondamentaux », a-t-il déclaré.

Le chercheur a ensuite souligné qu’il était normal, biologiquement parlant, d’avoir de la difficulté à trouver le bonheur. Il a rappelé que, sur les quatre émotions de base (la colère, la joie, la peur et la tristesse), il n’y avait que la dernière qui était positive.

Autrement dit, pendant 75% de son temps, l’être humain est en état de défense de sa personne, ce qui ne peut pas aider à contribuer au bonheur.

En mode animal

Toutes ces émotions en lien avec la protection viennent de la partie du cerveau reptilien de l’humain. Cette partie est la plus animale chez les êtres humains, selon M. Hall. Elle est soumise à un codage biologique qui nous échappe totalement.

Tous doivent donc accepter qu’ils sont la majorité du temps en mode vigilance. Or, malgré cette domination animale du cerveau, le chercheur mentionne qu’à défaut de contrôler l’animal, il y a moyen de gérer ses réactions pour atteindre le bonheur.

Pour ce faire, l’être humain doit apprendre les trois étapes de la réception d’une émotion, qui sont chacune associées à une partie différente du cerveau.

Il y a d’abord la réception primaire de l’émotion, enregistrée par le cerveau reptilien. Cette émotion sera ensuite analysée par le système limbique, le siège des émotions, avant de les rationaliser par le cortex cérébral.

Malheureusement, pour certaines personnes, la réception d’une émotion ne passe pas toujours par ces trois étapes, ce qui peut créer des débalancements affectifs.

Sept facteurs pour être heureux

Le conférencier TEDx juge que l’être humain doit se concentrer sur sept aspects principaux dans sa vie de tous les jours qui, à long terme, peuvent lui permettre d’être naturellement heureux. Il avance que la maitrise de certains de ces facteurs pourrait même éviter de contracter des maladies.

La première, et la plus importante, est la respiration. M. Hall estime que la majorité des gens ne respirent pas de la bonne façon. L’apprentissage de la bonne respiration par le ventre, aussi appelée respiration consciente, serait essentiel à l’évacuation de la grande majorité des toxines du corps humain.

Un corps contentant trop d’acide peut effectivement nuire à la production de substances chimiques favorisant le bonheur. C’est pourquoi il est important de boire de l’eau le plus souvent possible.

Il a ensuite rappelé l’évidence de bien manger pour maintenir une bonne qualité de vie, en soulignant que les gens devraient prendre plus leur temps pour bien mastiquer les aliments avant de les avaler.

Parmi les autres facteurs à gérer, il a mentionné le fait d’avoir des pensées positives et de maintenir un rythme de sommeil régulier, soit 7h en moyenne par nuit, afin de bien décharger le corps des mauvaises énergies, alors que la plupart des gens pensent que dormir sert à se recharger. Il a terminé en affirmant que les gens devaient assumer leurs intentions, sans tomber dans le jugement abusif.

Acceptation de soi

En fin de soirée, il a mentionné l’importance des paroles émises, afin de comprendre qu’elles ont un grand impact sur la vision de soi-même, mais aussi sur l’influence que nous pouvons avoir sur les autres.

L’Américain d’origine a conclu sa conférence en affirmant que les gens devaient cesser de toujours courir après ce qu’ils n’ont pas et de commencer à être reconnaissants pour tout ce qu’ils ont déjà chaque jour de leur vie.

Pour parvenir à cet état de gratitude, l’humain doit pertinemment apprendre à gérer son égo, pour ensuite tomber dans l’amour de soi sans condition, ce qui conduit inévitablement au fait d’aller vers les autres.

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