Entrevue avec Jean-Pierre Asselin : Conservateur et hockeyeur

Si les Maple Leafs de Toronto remportaient la prochaine Coupe Stanley, il aurait certainement la mine basse. Entrevue avec celui qui a accroché ses patins le temps de la campagne électorale : Jean-Pierre Asselin du Parti conservateur.

Il faut remonter à 2010 alors qu’un ami de M. Asselin l’invite à participer à une réunion du comité conservateur de Québec. De fil en aiguille, il commence à s’impliquer au sein du parti. En 2013, il est élu sur l’exécutif national. Sa première discussion avec Stephen Harper a certainement réaffirmé son désir de s’impliquer au sein du parti. Mais, nuance-t-il, ce ne fut pas le moment où il s’est décidé à se lancer en politique.

Celui qui en est à sa première campagne électorale partage la conviction de l’importance que les jeunes s’impliquent à tous les niveaux. Deux de ses trois garçons participent activement au sein de la famille conservatrice : l’un est attaché pour M. Asselin, l’autre est candidat dans la circonscription de Québec. « Les jeunes doivent s’impliquer et dire ce qu’ils ont à dire, et de façon positive. C’est quelque chose de positif que d’être impliqué dans le processus démocratique.»

Investir pour en tirer les profits

L’investissement en recherche et dans les infrastructures figure au rang des priorités du candidat. «Je crois beaucoup en l’investissement dans la connaissance et dans le développement de la recherche. Ici, à Laval, ce qui est intéressant, c’est qu’on a investi avec le programme Apogée qui est un programme d’investissement en recherche.» Il donne aussi l’exemple de l’Institut national d’optique (INO) et du Parc technologique, qui selon lui témoignent du dynamisme de la région.

Quant au programme Chantiers Canada, il permet aux paliers provincial et municipal de financer des grands projets d’infrastructures. « Le gouvernement fédéral a des ressources », explique-t-il pour montrer la pertinence d’un tel programme à l’échelle du pays.

S’il est élu, le nouveau député Asselin ne tardera pas à revoir les personnes qu’il aura rencontrés durant la campagne. «Je leur dirais : “Ok, là, on est en affaires. On part, je veux vous aider”», raconte-t-il. Profondément ancré dans la circonscription de Louis-Hébert (il y demeure depuis sa naissance), il confie vouloir écouter les besoins des gens. «Les gens me parlent de choses dont ils ont besoin et je serais prêt à aller leur dire que je suis leur député et que je veux [les] servir.»

Désormais adepte du porte-à-porte et du contact direct avec les électeurs, il reconnaît que c’était plus difficile au début. «Les gens sont très gentils peu importe leur allégeance politique. Souvent, ils vont me confier des choses. Se rapprocher des gens, c’est quelque chose que je découvre avec la politique.»

Il reste qu’à titre d’entrepreneur dans le secteur de la vente, sa principale force lui est utile dans les affaires ou en politique. «Ma force, c’est d’être à l’écoute des gens. Lorsque je travaille avec un client, je dois écouter ses problèmes et mon rôle c’est de les régler », illustre-t-il.

Renouveau conservateur

«Je vois les libéraux parler de renouveau et ressortir MM. Chrétien et Martin, je me dis que c’est tout un renouveau!», lance M. Asselin, en référence aux récentes apparitions publiques des anciens premiers ministres libéraux. Pour lui, le renouveau dans la région de Québec doit se traduire par l’élection de députés conservateurs. «On a cinq députés qui ont accompli un travail extraordinaire. […] Le gouvernement conservateur a fait beaucoup avec peu de députés. Avoir une meilleure députation conservatrice, je pense que ça va être un renouveau incroyable», partage-t-il.

Questionné sur sa vision du pays, il déclare à la blague que le Canada devrait être plus… conservateur! Cela dit, il promeut un Canada qui «s’affirme un peu plus dans certains domaines». Il donne l’exemple où le premier ministre Harper s’est montré ferme envers le président russe Vladimir Poutine au sujet de la crise en Ukraine.

L’enjeu de «l’identité canadienne» le préoccupe également. «Il faut qu’on aille une bonne identité canadienne. […] Je suis fier d’être Québécois francophone, mais ça fait partie d’un tout. Il faut être capable de trouver un lien commun et je pense que le Canada de demain, ça va être un Canada où on va avoir trouvé [ce] lien», suggère le candidat conservateur.

Quoi qu’il en soit, à l’issue du scrutin du 19 octobre prochain, M. Asselin reprendra certainement son rôle d’entraîneur de hockey. Celui qui a coaché plus de 450 jeunes hockeyeurs attend avec impatience le début de la saison. Mais, faites que Toronto ne remporte pas les honneurs en juin prochain…

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