Le Fédéral tend l’oreille aux étudiants de l’UL

Les étudiants de l’Université Laval ont été invités, mercredi dernier, à une première séance de consultation organisée par le Conseil jeunesse du premier ministre au pavillon Charles-De Koninck. Une initiative gouvernementale permettant aux jeunes de se pencher sur les enjeux nationaux les concernant.

Une dizaine d’étudiants sont venus échanger sur un ensemble de problématiques comme la réforme du mode de scrutin ou encore l’immigration.

Organisée par François-Olivier Picard, étudiant de l’Université Laval et membre du Conseil jeunesse, cette table ronde était la première à avoir lieu sur le campus depuis la mise en place de cette initiative du gouvernement fédéral.

L’objectif de ce conseil : « fournir aux gouvernements Trudeau une liste de conseils impartiaux sur différents enjeux nationaux », affirme le jeune homme.

Celui-ci estime qu’il y a une motivation très personnelle à faire partie du Conseil jeunesse, à savoir de mettre en place un vrai débat d’idées, libéré de toutes formes de partisanerie politique.

« Je trouve qu’au Canada et au Québec, nous sommes souvent bloqués par nos idéaux ou nos allégeances politiques pour tenir un véritable débat où chacun écoute réellement la position de l’autre. Personnellement, c’est un peu ambitieux, mais j’aimerais mettre fin à ces dogmes idéologiques pour qu’ensemble, on puisse vraiment trouver des solutions aux différents problèmes auxquels on fait face en ce moment », a-t-il affirmé.

L’organisme réunit actuellement 26 jeunes entre 18 et 24 ans. Ceux-ci ne doivent pas faire preuve d’une quelconque allégeance envers un parti politique. Ils doivent être neutres et écouter les avis émis par les autres délégués qu’ils rencontrent au cours des consultations.

Une réforme réellement souhaitée?

Il a notamment été question, pendant la table ronde, de la réforme du mode de scrutin au Canada. Rappelons que, lors des dernières élections fédérales, Justin Trudeau avait promis que cette élection serait la dernière à faire usage du mode de scrutin actuel.

Des consultations publiques ont bel et bien eu lieu durant quelques semaines, mais elles n’ont pas créé un réel enthousiasme de la part de la population, à un point tel que le premier ministre a décidé de renoncer à sa promesse.

L’un des participants de l’activité, Carl Lavoie, a d’ailleurs affirmé qu’il avait assisté à une consultation à Québec, qui était présidée par le député de Louis-Hébert Joel Lightbound. L’étudiant indique que seulement 15 personnes étaient présentes et que la majorité d’entre elles étaient des professeurs et étudiants en science politique. L’intérêt populaire semble donc plus difficile à mobiliser sur le sujet.

Questionnés à savoir quelle a été la réaction des étudiants envers cette décision de Justin Trudeau de ne pas aller de l’avant avec la réforme du mode de scrutin, la grande majorité des étudiants présents se sont dit déçus, mais pas réellement surpris.

Plusieurs ont affirmé qu’effectivement, le mode de scrutin devrait changer au pays, mais qu’en ce moment, cela ne semble pas être l’enjeu prioritaire. Il a d’ailleurs été mentionné que cette réforme intéresse davantage les jeunes que les autres générations de Canadiens.

« Si le gouvernement Trudeau voulait vraiment mettre en place cette réforme, dès le départ, il aurait nommé un ministre d’expérience pour gérer un tel dossier, comme Stéphanie Dion ou bien Ralph Goodale. » a déclaré Irénée Rutema, un autre étudiant venu participer à l’activité.

C’est l’actuelle ministre de la Condition féminine, Maryam Monsef, qui avait été nommée par Justin Trudeau pour créer cette réforme. Elle en était alors à ses débuts à titre de parlementaire.

Les Québécois sont-ils racistes?

Il y a quelques semaines, un sondage de la firme Crop a mis de l’avant le fait que les Canadiens seraient plus craintifs envers l’immigration, malgré le fait que le pays a atteint des sommets en accueillant 320 000 immigrants lors de la dernière année.

Cette peur a soulevé la question durant la table de ronde : est-ce que les Québécois sont plus racistes que les autres peuples?

Une question plusieurs fois débattue au courant des dernières années. Selon les participants, les Québécois ne sont pas plus racistes que les autres, sauf que leur ignorance envers ces nouvelles réalités serait très forte.

Cela serait dû au fait, par exemple, que la vaste majorité des immigrants du Québec sont situés dans la grande région de Montréal, alors que très peu vivent dans les régions éloignées.

Selon plusieurs sur place, le gouvernement doit mettre en branle davantage de mesures de sensibilisation, afin que la population comprenne mieux la réalité des immigrants.

Une nouvelle table ronde devrait être organisée pour la rentrée scolaire à l’automne prochain.

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