Jade Chabot (trésorière), Sarah Renaud (présidente), Isabelle Boudreau (VP activités) Photo : Alice Beaubien

GGUL : 40 ans de luttes

Le Groupe Gai de l’Université Laval (GGUL) fête cette année ses 40 ans d’existence. Pour l’association, c’est 40 années de rencontres inoubliables dans la ville de Québec et 40 ans de revendications et de gains pour la communauté étudiante LGBTQ2+ de l’Université Laval. Lors de la soirée pour souligner l’anniversaire à la fin mars, l’organisatrice Jade Chabot voulait avant tout réunir les membres de l’association, de la communauté LGBTQ+.

Briser l’isolement

La GGUL est l’association qui défend la diversité sexuelle la plus vieille du Canada. Créée en 1978, par Michel Doret, cette association commence avec une perception extérieure très négative dans les années 70.

À cette époque, l’homosexualité était encore reconnue dans le ‘’livre’’ des maladies mentales. Plusieurs personnes ont tenté de créer des associations avant 1978, mais ces dernières étaient renvoyées de l’établissement, affirme Jade Chabot. Dès le commencement de l’association, elle était réservée seulement pour les hommes, maintenant toutes personnes peuvent faire partie de la communauté LGBTQ+ en étant un allié (A) de la cause. « Vous êtes un A, donc vous faites partie de la communauté quand même, c’est juste que les discriminations que vous viviez sont différentes des nôtres », explique l’organisatrice de l’événement.

Le GGUL souhaite avant tout être reconnu comme étant une association sociale afin de briser les tabous de la diversité sexuelle. Isabelle Boudreau est vice-présidente aux activités socioculturelles et organise chaque semaine une activité pour les membres afin de briser l’isolement et permettre une meilleure acceptation de son orientation : des soirées aux restaurants, des sorties au Drag ou des partys queers. Cependant, l’association comprend un comité trans qui vise à défendre leurs revendications à l’Université Laval. Malgré ces progrès et une meilleure intégration, il reste une incompréhension et un malaise envers l’association venant des proches ou des collègues. « J’ai plusieurs amis qui ne veulent pas venir, car ils ne veulent pas se faire identifier. Il y a encore beaucoup d’homophobie intériorisée », mentionne la vice-présidente aux activités socioculturelles. En effet, les actions homophobes, transphobes ou les microagressions demeurent présentes. « Il existe encore des camps de conversion », dénonce Jade Chabot.

L’association GGUL est fière de son progrès, de ses combats et affirme que tout le monde est bienvenu aux activités de l’association. Ils étaient 40 membres l’année dernière, ils sont maintenant plus de 70. De plus, par respect pour ses membres, elle ne tente pas de mettre une étiquette sur leurs confrères et de leurs consœurs. Dès qu’une personne rentre dans le local, elle se sent accueillie et acceptée sans être réduite à son orientation. Les membres respectent le processus d’acceptation de chacun et la manière qu’ils/elles la vivent, considérant que certaines personnes s’affirment depuis plusieurs années, alors que d’autres viennent de s’affirmer cette session-ci.

Les prochains défis pour GGUL

Le militantisme demeure présent chez GGUL, notamment avec le comité trans qui défend le plan de l’Université Laval et la mise en place des toilettes non binaires. Il faut par-dessus tout changer le code du bâtiment afin d’augmenter les toilettes neutres, car le code actuel empêche l’installation de ces toilettes. De plus, les formulations non binaires veulent être mis de l’avant « tu n’es pas obligé de te mettre homme ou femme, mais que tu puisses avoir l’option autre », explique Jade Chabot.

Quant à l’aspect social, l’association souhaite être plus reconnue au sein de la vie étudiante et aller chercher plus d’étudiants issus des communautés ethniques, des étudiants internationaux. Amener une plus grande diversité afin de montrer une réalité plus juste et une meilleure représentation au sein des communautés GGUL auprès des étudiants d’origine africaine, caraïbéenne, d’Asie ou du Moyen-Orient. Malgré plusieurs obstacles, c’est un défi que GGUL souhaite mettre de l’avant.

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