Grève des stages : Où en est le mouvement à l’Université Laval ?

Du 18 au 22 mars dernier, près de 40 000 étudiantes et étudiants à travers le Québec étaient en grève pour obtenir des gains dans la lutte pour la rémunération de tous les stages. Près d’un mois plus tard, où en est le mouvement ?

Impact Campus a rencontré Emmanuelle Lefebvre et Anthony Cadoret du CUTE-Québec pour faire une mise au point.

Actuellement, toute la communauté étudiante de la grande région de Québec est retournée en classe, souligne l’étudiant en science politique, Anthony Cadoret. La semaine dernière, selon le site grèvedestages.info, seulement trois associations étudiantes étaient toujours en grève, une en Mauricie, une à Saint-Jérôme dans les Laurentides et une à l’UQAM. Depuis, les informations n’ont pas été mises à jour, mais les chiffres indiquent une baisse importante de la mobilisation.

Des neuf associations étudiantes de l’Université Laval en grève à la mi-mars, aucune n’a réussi à reconduire le mandat de grève, explique Emmanuelle Lefebvre en précisant que l’Association des étudiant.es en Anthropologie de l’Université Laval (AÉÉA) et le Regroupement des étudiant-e-s en sociologie de l’Université Laval (RÉSUL) avaient votés pour une reconduction du mandat, cependant les seuils n’ont pas été atteints.

Pourtant, les deux membres du CUTE-Québec ne sont pas décu.e.s par ce dénouement puisqu’il/elle estiment avoir sensibilisé un grand nombre d’étudiant.e.s, ce qui permettra au mouvement de revenir en force à l’automne, espère l’étudiante en anthropologie de l’Université Laval.

Préparer le mouvement pour la session d’automne

À la suite de nombreuses consultations au cours des derniers mois, le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, devrait présenter des propositions aux stagiaires prochainement. À ce propos, les deux membres de la CUTE-Québec ne croient pas que les offres répondront à leurs demandes, principalement celle de la rémunération de tous les stages.

«Lors de notre dernière rencontre avec des gens du ministère, les propositions et les options semblaient être encore toutes sur la table. Par contre, c’est sûr qu’il y a beaucoup de discussions autour du projet de loi que l’UEQ propose qui, nous, n’est pas ça qu’on vise. On s’attend à continuer la lutte», répond Emmanuelle Lefebvre.

Les CUTE dénoncent, depuis plusieurs mois, la position de l’UEQ dans la lutte pour la rémunération des stages. Du côté de l’association nationale, on milite pour une rémunération ou une compensation pour tous les stagiaires. Cette proposition n’est pas envisageable pour de nombreux.ses militant.e.s puisque la compensation ne répond pas à leurs demandes et qu’elle maintiendrait, selon eux, les stagiaires dans une situation précaire.

Du nouveau à l’Université Laval 

Pour favoriser une plus grande et plus forte mobilisation, une association pour la condition des stagiaires a été fondée dernièrement à l’Université Laval. «Cette association va permettre de diversifier les types d’action et nos moyens de pression. Par exemple, assurer la communication avec différentes instances à l’Université, organiser des conférences, ce genre de choses là», explique l’étudiante en anthropologie de l’Université Laval.

De plus, une CUTE-ULaval a aussi été créée. Cette organisation pourra dorénavant travailler sur des actions sur le campus en fonction de la réalité de l’Université Laval. On constate donc que les militant.e.s sont en mode préparation pour l’avenir du mouvement, en créant, par exemple, des associations qui seront plus près des étudiantes et étudiants de l’Université.

Les relations avec la CADEUL pourraient aussi s’améliorer. Dans une lettre ouverte publiée la semaine dernière, plusieurs membres du caucus de la Confédération, dont Emmanuelle Lefebvre, ont dénoncé les relations entre l’association de premier cycle et l’UEQ. Toutefois, le nouvel exécutif de la CADEUL s’est présenté à une rencontre du CUTE-Québec, ce qui est positif, affirme Mme Lefebvre.

«Le nouvel externe de la CADEUL est venu à notre rencontre et a semblé vraiment très ouvert. Ça augure bien pour nos relations avec la CADEUL. Sauf que c’est très tôt encore, ça reste à voir, mais on est très optimiste et on compte sur la bonne volonté de la CADEUL», souligne l’étudiante en anthropologie de l’Université Laval.

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