La Coop Roue-Libre en plein essor sur le campus

Lancée en 2009 sur le campus de l’Université Laval, la Coop Roue-Libre compte aujourd’hui plus de 2000 membres. Les employés y offrent des services de réparation, de location et de formation cycliste. De plus en plus grand, l’organisme poursuit des objectifs de professionnalisation et de modernisation. Portrait de ce concept durable, faisant rayonner l’UL en matière d’environnement. 

Fondée en partenariat avec la CADEUL et l’ÆLIÉS, la jeune coopérative de solidarité a une mission claire : éduquer les passionnés de vélos à s’autogérer au quotidien. « On veut rendre les gens autonomes dans l’entretien et la réparation de leur vélo, explique le président du conseil d’administration, David-Anthony Ouellet. La mission, c’est également de devenir une référence en cyclisme utilitaire partout dans la ville. »

Situé entre le pavillon Alphonse-Desjardins et la maison Marie-Sirois, l’atelier de la Coop accueille chaque jour des dizaines d’étudiants à la recherche de conseils. La coordonatrice du groupe, Estelle Lacourse-Dontigny, estime qu’il s’agit d’abord et avant tout d’un lieu d’apprentissage. « Nos bénévoles ont de très bonnes connaissances, mais ils ne savent pas tout, poursuit-elle. C’est souvent une occasion pour tout le monde d’apprendre ensemble. »

Plus qu’un simple point de services, l’association offre également une variété de formations à ses membres, dont l’adhésion à vie ne coûte que 10 $. S’étendant sur toute l’année, ces conférences tentent de faire comprendre en quoi le cyclisme est praticable au quotidien. « On essaie de dire aux gens qu’il est possible de vivre à vélo, car plusieurs pensent encore que c’est dangereux, que ce n’est pas possible, lance M. Ouellet. L’expérience des routes à Québec est assez hostile. »

Beaucoup d’idées pour le futur

D’ici les deux prochaines années, l’équipe lavalloise souhaite entreprendre des travaux de réaménagement de son bâtiment rectangulaire. Un tel projet demande beaucoup de temps, avouent les deux responsables. Il se ferait avec plusieurs collaborateurs à l’UL. « L’atelier commence à être vieux et on va avoir besoin de changer, rappelle David-Anthony, également auxiliaire de recherche en philosophie. Ça implique des discussions avec l’Université, l’ÆLIÉS, la CADEUL et plusieurs autres organismes du campus. »

Le fait de s’installer dans de nouveaux environnements constitue un bon moment pour revoir la démarche et la direction que prend l’organisme, selon le membre du CA. « Ça viendra avec une certaine professionnalisation, note-t-il. On voudrait être mieux organisé à tous les niveaux dans la gestion de nos membres, matériels, services et formations. » Toute l’image corporative serait ainsi transformée.

Un dialogue entre usagers à revoir

Cela fait déjà quelques années que l’Université Laval fait des efforts pour favoriser la mobilité durable sur son campus, au grand dam de certains automobilistes. Cet été, le chantier de l’avenue du Séminaire – réaménagée pour laisser plus de place aux vélos – a ravi l’équipe de la Coop Roue-Libre. « Ces différentes nouvelles pistes apparues dénotent une volonté cohérente et planifiée d’inclure le vélo, et nous en sommes très satisfaits », assure le président.

Sauf qu’à Québec, dans le reste de la ville, la relation entre cyclistes et automobilistes est actuellement très tendue. Le débat qui en émane ne peut progresser principalement parce que les deux camps portent des stéréotypes, selon David-Anthony Ouellet. « Cette dualité étrange rend beaucoup de conversations difficiles en ce qui a trait au cyclisme, lance-t-il. Tout le monde a des préjugés, et ça crée des conflits. »

Il y aurait donc encore beaucoup à faire dans la ville pour éveiller les mentalités à la collaboration et au respect sur la route, pour tous. C’est du moins ce que souligne Estelle, étudiante à la maîtrise en administrations des affaires. « Il y a un travail d’éducation à développer auprès de ces trois groupes – piétons, cyclistes et automobilistes – pour comprendre comment habiter ensemble, exprime-t-elle. Il faut mieux se dire comment on vit tous ensemble sur la route ».

Soirées cyclistes

Les soirées cyclistes, organisées par la bénévole Julie Gouin, continueront de témoigner d’un bel engouement autour du vélo sur le campus. Pendant les sessions universitaires, l’évènement réunit près de 100 personnes en moyenne.

La Coop Roue-Libre tiendra d’ailleurs une soirée cycliste le lundi 17 octobre à 19h au café FOU ÆLIÉS. La thématique La route des cols reviendra sur le parcours de Marc Lebel-Racine et Marie-Ève Buist qui ont traversé les sommets des Pyrénées de l’océan Atlantique à la mer Méditerranée, en août 2016.

Trois petits trucs pour bien entretenir son vélo
  1. Gonfler les pneus de manière hebdomadaire. L’utilisation d’un nanomètre est même conseillée pour obtenir une pression maximale pour le meilleur rendement.
  2. Laver d’abord, puis huiler la chaine à l’occasion. L’accumulation de rouille sur cette pièce centrale du vélo est dangereuse et peut être irréversible.
  3. Nettoyer l’ensemble du vélo de temps à autre: le pignon, les dérailleurs, la tige, les pédales, les freins, le banc, le guidon. À long-terme, les petites choses créent des problèmes beaucoup plus désagréables.
Les services offerts aux membres de la COOP

Les non-membres paient le service à l’heure, alors que la contribution de 10$ permet d’acheter du temps illimité, à savoir 12$ pour deux mois et 25$ pour l’année complète.

-Accès à des formations mécaniques sur le cyclisme données par des employés et des professionnels du milieu.

-Accès à quatre postes permanents d’entretien et à des rabais sur plusieurs pièces neuves et usagées, payables à l’unité.

-Location de vélos à prix modique. Le tarif de base est de 2,50$ pour quatre heures, chaque heure supplémentaire coûtant 1,25$ de plus. Notons que des blocs de soirées et de fins de semaines sont aussi disponibles.

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