L’Association des étudiant(e)s musulman(e)s de l’UL réagit à l’attentat de Sainte-Foy

L’Association des étudiant(e)s musulman(e)s de l’Université Laval (AÉMUL) a réagi le 31 janvier à l’attentat survenu au Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) deux jours plus tôt. Le groupe est lui-même touché, l’un de ses membres-fondateurs ayant été hospitalisé aux soins intensifs pour soigner des blessures.

Même s’ils condamnent ensemble le caractère horrible et dévastateur de ces actes criminels, les membres du comité appellent à l’unité et à la cohésion de tous à travers cette dure épreuve. Aucun changement ne sera d’ailleurs apporté au programme de l’AÉMUL, signe de sa volonté à tenir tête à cette violence.

« Nos prières et nos activités culturelles hebdomadaires demeurent maintenues et ont lieu dans les endroits habituels, a déclaré le président de l’association, Lacina Diarra, dans un point de presse au pavillon Alphonse-Desjardins. Nous invitons tous nos membres à ne pas céder à la peur et à continuer de participer massivement. »

L’étudiant précise d’ailleurs qu’en appui à toute personne touchée par cet attentat, qu’elle soit de confession musulmane ou non, un centre d’aide personnalisé a été mis en place à l’Université Laval. « Ça vise à porter un soutien psychologique à tous ceux qui le souhaitent dans cette perspective », a-t-il assuré.

L’un des membres du conseil exécutif de l’AÉMUL a subi certaines blessures lors de l’attentat, lui qui était présent lors de la prière du soir. « Nous sommes en état de choc et essayons autant que faire se peut de ressortir de cette émotion, puis de regarder vers l’avenir, a commenté le président. Quand cette personne est l’une des nôtres, ça ajoute forcément à la douleur. »

Message de tolérance

L’AÉMUL a tout de même profité de l’occasion pour accorder son pardon au principal suspect dans cette affaire, Alexandre Bissonnette. Cet étudiant exclu de la Faculté des sciences sociales de l’UL fait actuellement face à 11 chefs d’accusation.

« Le pardon est une vertu enseignée par l’islam, tout comme la tolérance. Bien entendu, nous pardonnons Alexandre Bissonnette », a poursuivi M. Diarra.

Selon ce dernier, il demeure clair que la volonté de l’individu responsable était de diviser la population et de mettre des communautés à dos les unes aux autres. Dans ce contexte, « nous ne devons pas nous laisser intimider, mais devons réagir avec sagesse et discernement », a-t-il fermement recommandé.

Le soutien des gens de la Vieille Capitale semble continuer de rassurer Lacina Diarra. Celui-ci affirme que cette vague d’empathie le réconforte à un tel point qu’il affirme que « rien ne changera » à Québec.

Aucune discrimination ressentie

Questionné à savoir si lui et les membres de son association étaient aux prises avec certaines formes de persécution religieuse ou culturelle à l’Université Laval, le président de l’AÉMUL a été catégorique : jamais il en a été victime. Selon lui, une réelle attitude d’ouverture collective existe sur le campus.

« Ici, on a la possibilité de faire nos prières et nos activités culturelles sans que cela ne pose un problème, se réjouit-il. Dans certains pays d’Europe, ce n’est pas le cas, et c’est pour moi un avantage. À l’université, nous sommes tous traités également et, en tant qu’association, nous avons les mêmes droits. Je n’ai jamais senti de discrimination. »

Cette tragédie ne change pas sa perception de la société québécoise, a-t-il indiqué. « On ne peut pas extrapoler ou généraliser cet acte. Ça reste une société ouverte, tolérante, qui n’a pas la culture de la violence. »

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