Photo : Élia Barbotin

Le respect, rien de moins : promouvoir, éduquer et renseigner

« Ensemble, prévenons le harcèlement psychologique » : C’est le mot d’ordre de la campagne Le respect, rien de moins, qui aura lieu sur le campus de l’Université Laval, du 7 au 10 novembre. L’initiative s’adresse à tous les étudiants et membres de l’institution, du premier au troisième cycle, et vise à combattre le harcèlement sous toutes ses formes.

Le respect, rien de moins répond initialement à une demande des étudiants, selon ce qu’indique la directrice du Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement (CPIMH) de l’Université, Josée Laprade. Cette dernière est responsable de la mise sur pied de cette initiative, en collaboration avec plusieurs partenaires, dont la Direction des services aux étudiants.

Sous la forme de diverses activités, la campagne tentera de démystifier la notion de harcèlement à travers divers contextes sociaux. « Le harcèlement peut prendre plusieurs formes en fait : il peut être psychologique, discriminatoire et sexuel. Il peut aussi toucher n’importe qui », soulignent les organismes derrière la campagne, via un communiqué.

Le harcèlement est toujours bien présent sur le campus de l’UL, selon la directrice du CPIMH, qui explique qu’il se traduit de différentes façons d’un cycle à l’autre. « Au premier cycle, les situations de harcèlement entre les étudiants sont les plus fréquentes. C’est une situation différente dans les cycles supérieurs où l’on peut vivre des situations de harcèlement dans différents contextes : lors de stages, dans un laboratoire ou dans les relations d’encadrement, par exemple. »

Toutefois, la campagne est la preuve du changement de dynamisme qui s’installe à l’UL, estime Mme Laprade. Avec l’arrivée de la nouvelle administration, selon elle, « il y a une belle volonté d’appuyer des valeurs comme le respect et le faire à travers des gestes concrets ».

« Je suis très contente de la nouvelle administration. Je ne veux pas faire de comparaison, mais je suis ravie de voir leur implication quand on leur présente des campagnes comme celle-là. C’est très positif à tous les niveaux », ajoute-t-elle.

Trois objectifs 

L’initiative du CPIMH et de ses partenaires vise trois objectifs précis. La promotion des comportements respectueux est le point central du projet. « Le respect, c’est l’aspect le plus fort de la campagne, car quand on vise le respect, on vise du même coup directement le harcèlement », estime Josée Laprade. Elle ajoute qu’il existe une grande notion d’acceptation dans le respect et qu’il faut apprendre à accepter les différences.

L’éducation est le second objectif qui s’inscrit dans le cadre de la campagne. Comment reconnaitre un harcèlement et comment réagir rapidement ? Voilà les questions auxquelles Le respect, rien de moins répondra par ses formations et ses efforts en sensibilisation. Les organismes d’aide affirment qu’un témoin doit rapidement prendre position, offrir de l’aide et être empathique face aux victimes.

L’information complète la triade des buts principaux. Ce volet passera surtout par l’accessibilité aux services : les étudiants pourront se renseigner sur les ressources disponibles sur le campus, mais aussi à l’extérieur de l’Université Laval, au sein d’organismes tels que Éducaloi ou Viol-Secours.

Banaliser le harcèlement

Le harcèlement est-il plus présent aujourd’hui qu’auparavant ? À cette question, la directrice du CPIMH répond qu’il est difficile d’en avoir la réponse, mais qu’il est certain que des sujets tabous le sont de moins en moins.

« Quand des personnes influentes s’autorisent de façon publique à avoir des propos racismes, les personnes qui n’osaient pas le dire auparavant ne se gêneront plus », croit-elle. La banalisation du harcèlement et des propos haineux augmente, ce qui vient « exacerber » certains discours qui n’ont plus leur place dans une société respectueuse, à ses dires.

Toutefois, elle estime que la campagne peut aussi toucher le harceleur qui, selon elle, peut le faire sans en être conscient. « Faire des blagues vexantes répétées est une forme de harcèlement qui doit être prohibée, mais qui est parfois faite de manière totalement insouciante, sans connaissance de cause. »

La CADEUL et l’AELIÉS là-dedans

Les deux associations étudiantes participent évidemment à l’initiative. Du côté de la CADEUL, un diner-discussion sera organisé le 10 novembre au pavillon Charles-De-Koninck et il abordera les conséquences du harcèlement psychologique. Le psychologue au Centre d’aide aux étudiant.e.s, Marcel Bernier, sera sur place afin d’informer les étudiants sur les effets à court, moyen et long terme de cette forme d’harcèlement.

De son côté, l’AELIÉS présentera un état de la situation d’encadrement dans les cycles supérieurs, jeudi le 9 novembre. Basée sur des données recueillies lors d’un sondage, l’association désire « dresser un portrait des relations entre étudiant(e)s et professeur(e)s dans un contexte de recherche académique ». Le CPIMH est ravi par l’implication de l’AELIÉS, car il selon lui est plus difficile de rejoindre les étudiants des cycles supérieurs.

D’autres conférences et activités se dérouleront un peu partout sur le campus de l’Université Laval. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’UL (STEP), le DSE et le SSP sont également impliqués.

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