L’UL part de Percé

La Villa Frédérick James n’accueillera plus l’École internationale d’été de Percé. L’UL a décidé de se retirer de cette bâtisse historique de Gaspésie en raison des compressions budgétaires imposées par le gouvernement libéral.

L’Université Laval a annoncé, il y a une dizaine de jours, qui lui était impossible de maintenir l’école de création artistique de Percé, fondée en 2002. Comme l’explique Pierre Lemay, conseiller au vice-rectorat exécutif et au développement, cette décision est liée aux compressions de l’ordre de 42 millions de dollars auxquelles doit faire face l’Université cette année. « C’était apprécié, mais il faut faire des choix », tranche-t-il.

L’École internationale d’été de Percé offrait des séminaires dans le cadre de la maîtrise interdisciplinaire en arts (MIA) et de la maîtrise en philosophie de l’UL, en plus de proposer des résidences de création et des cours grand public. Comme le soulignent Pierre Lemay et Jacques Perron, chargé de cours à la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design, seules les activités grand public ont été coupées, sans que les programmes crédités en soient affectés. Les écoles d’été de la MIA continueront de se donner, mais à Québec, à la Fabrique. « La décision de rapatrier les résidences de la MIA à Québec a été prise avant l’annonce de la fermeture de l’École d’été de Percé. Il n’y a aucun rapport avec la fermeture. Le programme de la MIA va très bien », indique Jacques Perron, qui enseigne également à la MIA.

Trop coûteux

Cette annonce n’a pas étonné outre mesure ce chargé de cours en arts visuels. « Je sais très bien qu’à cause des compressions budgétaires exigées par le gouvernement, la situation est difficile, confie Jacques Perron. On savait qu’il y avait des coupures majeures à faire, mais on ne savait pas où. C’est sûr que de mettre un terme à l’expérience de l’École d’été, ça nous a tous surpris, mais c’était très coûteux ! »

Même si le chargé de cours qualifie de « dommage » cette décision, celui-ci revient sur les contraintes que posaient la bâtisse historique de Percé : « Il y avait aussi les problèmes avec la Villa James, car c’est une maison patrimoniale, mais qui était endommagée. Il fallait la rénover et c’est compliqué à cause des lois patrimoniales. […] C’est un gouffre financier ! »

Pierre Lemay insiste toutefois sur le fait que la bâtisse ne serait pas abandonnée : « Il y a des discussions avec les intervenants locaux. […] Le souhait de l’Université Laval est de préserver cette infrastructure et assurer sa préservation et sa mise en valeur. »

Déception chez certains

Étudiants comme professeurs reviennent généralement plus qu’enthousiastes de leur séjour à l’École internationale d’été de Percé. « C’est un cadre sublime ! C’était extraordinaire ! Ça a été un privilège d’aller à Percé pendant six étés de suite », s’exclame Jacques Perron.

Un sentiment partagé par Francis Lacroix, étudiant au doctorat en philosophie qui a participé deux fois à l’École d’été de Percé : « Ça a été une superbe expérience. Je pense que je ne vais jamais oublier ça de ma vie. C’est très formateur. »

Ce doctorant en philosophie s’avoue « scandalisé » par la décision de la fermeture de l’École d’été : « Ça m’a fait beaucoup de peine parce que je comptais y retourner, mais aussi parce que j’ai trouvé ça très intéressant et très enrichissant. Je trouve que ça prive les gens d’un plus à la formation et que l’Université Laval fait une grosse erreur en fermant cette École-là. Je pense que c’est une perte d’un patrimoine culturel pour l’Université. »

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