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L’UTILE lance une vaste enquête sur le logement étudiant

L’enjeu de l’accessibilité de logements abordables et de qualité pour la population étudiante sera au cœur d’une enquête pancanadienne menée par l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE). L’organisme à but non lucratif (OSBL), basé à Montréal, tente depuis plusieurs années de sensibiliser les acteurs du milieu à la problématique. 

Lors de la première enquête lancée en 2017, l’UTILE a sondé près de 17 000 étudiant.e.s. Un nombre qui sera largement dépassé cette année avec la participation prévue de plus de 350 000 étudiants à travers le Canada, selon le directeur de l’UTILE, Laurent Levesque.

« On s’appuie beaucoup sur les associations étudiantes pour inciter leur communauté à participer. À l’Université Laval, on travaille avec la CADEUL depuis 2014. Nous avions mené à l’époque un sondage plus limité. »

Le contexte de la pandémie de COVID-19 sera pris en compte dans la nouvelle enquête de l’organisme.

Un problème réel

L’initiative de prendre le pouls des différentes communautés étudiantes à travers des sondages fait suite à une prise de conscience de l’organisme, qui déplorait qu’il n’y aucune donnée concrète sur l’accessibilité en matière de logement étudiant.

« Vu qu’il n’y avait pas d’informations jusqu’à récemment sur le logement étudiant, il était difficile de comprendre et de bien cerner l’enjeu. L’étudiant n’a pas les mêmes besoins qu’un adulte ou un aîné ayant besoin d’un logement social. Il y a une précarité réelle chez cette tranche de la population, et elle a passé inaperçue pendant plusieurs années », croit M. Levesque.

Les différents acteurs concernés de près ou de loin par la précarité vécue par un bon nombre d’étudiant.e.s doivent prendre conscience du sérieux de la chose, principale prémisse sur laquelle s’appuie  l’UTILE.

« Pour beaucoup d’acteurs, ce n’est pas un statut qui est critique, car être étudiant est temporaire. Ce n’est pas reconnaître que même si ce n’est pas à long terme pour un étudiant en soi, et bien des étudiants, il y en aura toujours. Ce bassin se renouvelle sans cesse, et ça a en un effet sur le marché locatif. Le taux d’inoccupation près de l’Université Laval est très faible depuis plus de 10 ans », déplore le directeur de l’OSBL.

Une solution concrète

Afin de pallier réellement au manque de logements abordables et de qualité pour la communauté étudiante, l’UTILE développe en parallèle de ses enquêtes des projets de construction d’immeubles locatifs destinés à cette tranche de la population. Un premier bloc a été construit récemment à Montréal. Québec devrait suivre bientôt avec un projet de plus de 200 logements tout près de l’Université Laval.

« La recherche est une façon pour nous de documenter l’enjeu, de sensibiliser le gouvernement avec des données. Reste que notre but ultime est de construire des logements abordables et de bonne qualité pour la population étudiante. C’est un projet structurant pour toute la société que d’offrir cette option aux étudiants et étudiantes. D’un point de vue économie sociale, c’est une solution pour assurer le côté abordable des logements pour les prochaines générations », explique M. Levesque.

Au final, la construction d’un nombre considérable d’immeubles locatifs à but non lucratif réservés exclusivement aux étudiant.es pourrait leur permettre d’économiser entre 10% et 30% chaque mois.

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