Manger local : Plus qu’une question de distance

Manger local semble être de plus en plus une priorité pour les gens de Québec. Du moins, c’est ce que Manon Boulianne, professeure au Département d’anthropologie, tente de prouver avec le site Internet « mangerlocalquebec », un projet de recherche qui a commencé à l’Université Laval et qui cherche à examiner, depuis 2012, l’offre en alimentation locale dans la région de Québec.

Depuis 2012, les chercheuses du Département d’anthropologie, Manon Boulianne et sa collègue Sabrina Doyon, ainsi que Carole Després de l’École d’architecture se sont associées afin d’étudier l’offre alimentaire dans la communauté de la région de Québec. Au fil des ans, la recherche de Manger Local Québec s’est diversifiée. Cette recherche prendra fin en 2016.

Comme l’explique l’instigatrice du projet, cette recherche a deux buts : faire un portrait de l’alimentation à Québec et regarder les questions d’accessibilité physique, financière et géographique. Pour ce faire, des étudiants en design urbain et en anthropologie ont participé à l’inventaire des lieux de vente, car il n’y avait aucune base de données. « Ça a été fait à l’huile de bras », poursuit-elle.

Plus de 300 lieux pour manger local à Québec

L’ajout d’une carte interactive afin de repérer les lieux de distribution d’alimentation locale s’est fait petit à petit, pour compter actuellement plus de 300 enseignes. Le site « mangerlocalquebec » permet ainsi aux habitants de la Vieille Capitale de trouver les endroits à proximité d’eux pour acheter et manger local. Il présente également les recherches effectuées par les étudiants en design urbain.

Parmi ces 300 lieux, Manon Boulianne recense une grande diversité dans l’offre de produits locaux que l’on trouve dans des marchés publics, des points de chute de paniers bio ou de fermes, ou encore les marchés virtuels, comme le Marché de proximité de Québec et les commerces de proximité.

Cette offre n’est toutefois pas disponible partout, expose la chercheuse en anthropologie. Certains quartiers, comme le Vieux-Limoilou ou le quartier Saint-Jean-Baptiste, ont davantage d’offre alimentaire, tandis que d’autres sont de véritables déserts, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas beaucoup de marchés publics ou de commerces. Elle souligne aussi qu’il y a un manque de coordination entre les acteurs du commerce local. Elle prend l’exemple de la Rive-Sud de Québec où cinq points de chute de paniers biologiques existent, mais appartenant à cinq fermes différentes.

Selon Manon Boulianne, les habitants de la Vieille Capitale sont de plus en plus réceptifs à la nourriture locale, sauf lorsqu’il est question de prix ou de commodité. Ils ont encore du chemin à faire pour accorder une réelle importance à leur alimentation, considère-t-elle.


 

http://www.mangerlocalquebec.info/

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